Musique métal et satanisme : les clichés ont la vie dure !

Travaillant le dimanche, il est assez rare que je puisse regarder l’émission Sept à Huit sur TF1 ; pourtant la semaine dernière je venais juste de rentrer lorsque j’ai entendu cette horrible histoire d’un adolescent qui a tué une de ses amies de plusieurs coups de couteau. Atroce, une grande pensée à la famille de la victime !
Cependant je me demande encore à quoi servait l’allusion au style musical et vestimentaire (black métal) du jeune garçon. Serions-nous encore, en 2012, persuadés que rock rime avec mauvais garçon ?
Violence, satanisme, néo-nazisme : les préjugés ont la vie dure !

Dimmu Borgir

Souvenez-vous lors de la tuerie de Columbine, en 1999, aux Etats-Unis : on a accusé les groupes préférés des meurtriers (en particulier Marylin Manson) d’être responsables de leurs actes, de les avoir incité à la déviance.
Réponse de l’intéressé en vidéo (Bowling for Columbine – Michael Moore):

Comme dans tous les courants musicaux, il existe une large gamme de sous-cultures dans l’industrie du métal. J’ai volontairement pris cet exemple car le chanteur figure parmi les visages populaires de ce milieu (musique commerciale, image travaillée, relations passionnées et médiatisées avec des stars hollywoodiennes). Au début de sa carrière il s’est voulu choquant, mais c’était de la communication ; il s’agissait purement et simplement de faire parler de lui ; d’ailleurs Manson s’est beaucoup assagi depuis.

Pour avoir fréquenté ce milieu, je constate deux raisons évidentes quant au choix de musique:

par goût ; oui, on peut aimer le métal, certains groupes sont d’ailleurs géniaux (mon coeur d’ado bat toujours pour Pantera !)
par besoin de reconnaissance.

Je pense que les “métalleux” se revendiquant satanistes ne sont qu’une faible minorité, pour la plupart psychologiquement faibles et perturbés en pleine crise (d’ado ?) identitaire. Il est fort probable que l’adolescent meurtrier dont nous parlions au début du texte appartienne à cette seconde catégorie. Dans ce cas que dire, sinon que la musique n’est pas responsable de ses actes, qu’il aurait très bien pu se reconnaître dans le milieu rap, skinhead ou je ne sais quoi, bref : que son seul problème c’était lui-même, avec son vécu et son ressenti !

Et puis chaque époque à son lot de préjugés : n’oublions pas que dans les années 60, le rockabilly était la musique du diable !

Pour aller plus loin, je vous conseille ce dossier très sympa datant de 2009.

Alexandra…