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Livre

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DON Miguel Ruiz

Tout d’abord BONNE ANNEE à toutes et tous et que 2014 vous comble de bonheur.

Chaque début d’année il est question de se reprendre en main pour ne pas refaire les erreurs de l’année précédente et on se jure que cette fois on le fera sérieusement.

Et pourquoi pas cette année ?

Voici un petit livre tout simple et rapide à lire, ‘’Les Quatre Accords Toltèques’’ pour nous aider à mieux nous sentir et à mieux vivre. Beaucoup penseront, voila encore un livre New Age sur le développement personnel et tout en écrivant ces mots je constate mon erreur en supposant des choses que je ne connais pas d’avance, voila un des accords très important.

Comment ai-je connu ce livre ? Je regardais à la télé une interview de Guillaume Canet et en réponse à la question, Si vous ne deviez garder qu’un seul livre lequel choisiriez vous ? Sans calculer il a répondu, les quatre accords Toltèques. Et voilà comment ma curiosité m’a conduite à ce livre (Euh … l’intérêt que je porte Guillaume Canet y est aussi pour beaucoup)

Cet ouvrage, écrit par Don Miguel Ruiz et vendu à quatre millions d’exemplaires, s’adresse à tous, que l’on soit croyant ou pas car en fait de foi  il ne s’agit que de nous et de notre façon de voir les choses, au travers du prisme de notre socialisation. Philosophie à deux balles ? Dictas de conduite ? nouveau gourou? peu importe, les accords en question ne nous mettent pas en péril, bien au contraire ils forcent la réflexion et au fil de la lecture combien de situations nous reviennent en mémoire et nous remettent en question.

Voici donc quatre règles étonnantes de logique et de simplicité mais pas si faciles à suivre.

-        Que votre parole soit impeccable : Bien choisir ses mots, même dans la colère car chaque mot peut être lourd de conséquences pour nous comme pour les autres. Ne pas en dire trop.

-        Quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle : Tout ce qui peut être dit ou fait à notre attention ne dépend pas de nous, ce n’est que le reflet de l’état dans lequel se trouve celui qui  interpelle. 

-        Ne faites pas de suppositions : Comme l’explique Miguel Ruiz, nous avons tendance à faire des suppositions à propos de tout. Le problème est que nous croyons ensuite qu’elles sont la vérité et nous en faisons une affaire personnelle. Ne prêtons pas à autrui des intentions que nous ignorons.

-        Faites toujours de votre mieux : Quelles que soient les circonstances faire toujours de son mieux ni plus ni moins tout en gardant à l’esprit que le mieux d’aujourd’hui sera différent de celui de demain ou d’hier. Tout change à chaque instant et notre énergie est variable.

Vous savez quoi ? Et bien ces quatre accords prônent aujourd’hui sur mon frigo pour essayer de m’en souvenir le plus souvent possible, mon caractère méditerranéen prenant souvent le dessus sur mes actions. Pourquoi se laisser empoisonner la vie par des mots ou des faits qui ne demandent qu’à être replacés dans le bon contexte. La parole peut être un poison insidieux, tout ramener à soi pourrit la vie, la supposition est une torture cérébrale, quant à faire de son mieux d’accord mais ne mettons pas la barre trop haute.

Ce n’est surement pas la clé du bonheur, ça se saurait, mais de temps en temps un recul sur soi et une bonne remise en question remettent les pendules à l’heure.

 

 

pleins de vie

Vous vous souvenez de Mon chien stupide et  Demande à la poussière ? Je vous en ai déjà parlé avec enthousiasme il y a quelques mois !

Et bien pour continuer la série John Fante, voici encore un livre qui ne laissera personne indifférent.

Dans ‘’ Pleins de vie’’ John Fante, écrivain en herbe, va être papa et ce rôle tout nouveau pour lui, va provoquer dans sa vie un bouleversement aussi dérangeant qu’inattendu

Joyce, femme adorée,  belle, intelligente, va donner vie à un petit être qui n’était pas prévu dans son scénario. John est totalement déstabilisé, désorienté, cette situation va provoquer chez lui  toutes sortes de contradictions sur son rôle de futur papa.

C’est dans cette confusion de sentiments que se greffe en plus un ennui domestique, l’obligeant à faire appel aux services de son père, maçon hors pair. La situation va se compliquer

Tandis que l’un idolâtre celle qui va lui donner un petit fils, qui selon ses dires ne sera certainement pas une fille,  l’autre recule devant  le comportement étrange de sa douce au  ventre qui s’arrondit chaque jour un peu plus. Des bosses suspectes ondulent sous la peau, aurait-il engendré un monstre ? était-ce le tribut à payer pour sa jeunesse débauchée ?

‘’ Elle avait cette chose en elle et se montrait distante, dédaigneuse, plongée dans un état de parfaite béatitude. Mais moi je n’aimais guère cette butte. « Ce n’est vraiment pas esthétique » et je lui suggérais de porter quelque chose pour adoucir le relief du monticule. ‘’

’ Cela avait la forme d’une balle de base-ball. J’ai palpé ce que je pensais être les mains, les pieds. Alors j’ai sursauté, mais je n’ai rien dit pour ne pas inquiéter Joyce, il y avait deux balles de base-ball, donc deux têtes !’’

Père et fils vont s’affronter face à cet événement tant attendu par l’un et appréhendé par l’autre. Le vieil homme est envahissant, bougon, capricieux, au fond de lui subsiste une rancune tenace envers son fils. John est partagé entre l’amour filial et la honte de ce père exubérant, aux origines très modestes, qui le renvoie à une époque bannie.

Joyce, quand à elle, depuis le début de sa grossesse ressent un attrait irrésistible pour la religion, elle s’entoure de crucifix de rosaires de statues de saintes et demande à John de la rejoindre sur le chemin de la foi. Pour le bien du bébé elle lui demande aussi  de quitter  la chambre conjugale…

Comment gérer une telle situation ? Il faut ménager sa douce et se contenir devant l’autorité du patriarche … mais lui, qui pense à lui ? Qui s’occupe de lui ?

le paragraphe sur l’accouchement est hilarant, Joyce et John sont  irrésistibles !

Bien que les thèmes abordés soient profonds, les situations sont comiques et touchantes;

Comme toujours dans ses livres,  John Fante se raconte avec des mots simples et percutants. Il nous invite dans sa vie sans vergogne, dévoile ses faiblesses sans pudeur avec humour et amour. Il nous frappe en plein cœur.

Un vrai régal !

 

 

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belle-bete-dsk-iacub

J’ai fait partie de ces gens qui, à partir du 14 mai 2011, sont restés collés à leur poste de télé pendant des semaines.
L’Affaire du Sofitel, je n’en revenais pas. Moi qui pensais qu’ Il était un mec ultra-brillant (qui allait sauver la France si, si), j’ai refusé l’évidence : pas possible d’être aussi con, c’est un complot ! Puis au fil des jours, des semaines, je me suis forgée une autre opinion : non c’est juste un gros porc avec une logique sur le sexe et les femmes toute particulière…

Donc quand la possible censure du livre de Marcela Iacub a fait le buzz, je me suis dit chouette : une étude sociologique-psychologique-sexologique du gros porc. C’est racoleur, ultra-médiatisé, sans doute bas de gamme mais j’assume ma curiosité, j’achète !

La dernière de couv est amusante, j’aime beaucoup le style, le premier quart du livre se passe bien, marrant, caustique, décalé.
Marcela  Iacub parle des raisons de son végétarisme militant (bravo, comme j’aimeraiiiii), de son amour des cochons, d’où justement son histoire d’amour, car pour elle Il est une entité composée de deux parties : un homme + un cochon, et je le répète elle adoooooore les cochons.
Mais au fil des pages les métaphores homme/cochon finissent par être lourdes et ça vire rapidement à l’onanisme intellectuel avec ce qui se voudrait, peut-être, être un essai sur l’homme-cochon…
Prix de la portée philosophique ou de l’intérêt sociologique : deux francs la cagette…

13,50 euros pour un livre écrit avec une taille de caractères à la Oui-Oui (super gros), qui se lit en deux heures, dont l’intérêt est franchement discutable (aucune révélation intéressante/croustillante) et où la qualité d’écriture est plus que moyenne : argent perdu.
Il y avait le culte « Zéro et l’infini » de Koestler, il y a maintenant le daubesque « Néant absolu » de Marcela Iacub !

Mention spéciale à DSK qui, par son action en justice pour interdire le livre, a obtenu un énorme encart qui cautionne tout (le peu) ce que peu dire Marcela Iacub dans son livre :
« Par ordonnance du 26 février 2013, le juge des référés du tribunal de grande instance de Paris a ordonné l’insertion dans chaque exemplaire de l’ouvrage de Marcela Iacub intitulé Belle et bête du présent encart informant le lecteur que le livre porte atteinte à l’intimité de la vie privée de Dominique Strauss-Kahn. »

Dernière de couverture
« Tu étais vieux, tu étais gros, tu étais petit et tu étais moche. Tu étais machiste, tu étais vulgaire, tu étais insensible et tu étais mesquin. Tu étais égoïste, tu étais brutal et tu n avais aucune culture. Et j ai été folle de toi. Non pas qu il y ait un rapport de cause à effet entre tes défauts et les sentiments océaniques que j ai éprouvés. C est une curieuse coïncidence. Même au temps où ma passion était si fastueuse que j aurais échangé mon avenir contre une heure dans tes bras je n ai jamais cessé de te voir tel que tu étais : un porc. C est ma compassion pour ces animaux si dénigrés qui a éveillé mon intérêt pour toi. Tu étais le grand persécuté, le bouc émissaire. Je me suis sentie obligée de prendre ta défense pour dire : Les porcs ont le droit d être des porcs. Une société qui met ces créatures en prison aux seuls motifs qu ils ont des goûts propres à leur espèce n est pas une société libre et juste. »

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Un héros, Félicité Herzog, Maurice Herzog, roman, livre, autobiographie

C’est mitigée et pas indemne que je sors de cette lecture. Ce roman, bien qu’il s’agisse d’une autobiographie, est violent, accusateur, il est écrit avec mots qui ne laissent guère d’équivoque sur les relations familiales, en particulier entre l’auteure et son célébrissime père, Maurice Herzog, alpiniste émérite, vainqueur de l’Annapurna en 1950 et ministre du gouvernement De Gaulle.

Le titre, un héros, est dédié à Laurent, frère de Félicité, et implicitement à Maurice Herzog, ce père  dominateur, séducteur, qui multiplie les conquêtes féminines, affabulateur, irresponsable… Qui ne lui a jamais dit ‘’ je t’aime’’.

‘’Toute ma vie, j’ai été dépossédée de mon père par les femmes. Le processus commença par les filles au pair, un lent manège d’Anglaises et d’Autrichiennes, qui apparaissaient puis disparaissaient sans explications. Lorsqu’il était à la maison, événement formidable, il passait le plus clair de son temps à étudier leur ballet avec une attention soutenue puis à répondre à leurs doléances jusqu’à la saison des soupirs, puis à celle des pleurs dont j’aurais pu calculer les cycles avec autant de précision que pour le calendrier lunaire.’’

Félicité est née d’une ruse maternelle. Sa mère voulait absolument faire un deuxième enfant pour donner un compagnon à son premier fils, Laurent, bien que son mariage fût déjà à son terme, un choix très lourd de conséquences.

Les deux enfants seront très tôt livrés à eux-mêmes. Elevés par leur mère Marie-Pierre, une intellectuelle frivole, fille du Duc de Brissac et de l’héritière Schneider, ils seront confiés à des nourrices et passeront toutes leurs vacances avec leurs grands parents, dans le château d’Apremont, au cœur d’une aristocratie désuète, hors du temps, mais ô combien bénéfique pour Félicité.

C’est donc seule, que cette petite fille grandira, face à un frère violent et fantomatique, que personne ne pressentira comme un danger potentiel.

Dans cette saga familiale, l’auteure démystifie son père, casse son piédestal, jette sa foudre sur cette superbe qu’elle hait, quant à sa mère, même si Félicité semble plus complaisante, le constat est sans appel, seul Laurent aura ses faveurs. Pourtant ce frère qu’elle aime et craint à la fois, deviendra cet être brisé par le désir d’excellence, fils de héros, et petit fils d’une lignée aristocratique, la barre est trop haute, il plongera dans les eaux sombres de la folie.

« Personne n’avait réagi. Aveuglement général : des parents, des fratries recomposées, des tantes, des curés, des copains, des professeurs, Laurent était passé entre toutes les mailles du système. » Il finira« vagabond des étoiles hirsute et fou »

Pour survivre, Félicité n’aura qu’une issue, l’exil.

J’ai beaucoup aimé ce roman. Drôle de vie que celle de cette ‘’Pauvre petite fille riche’’ pourtant face à cette diatribe et ces confessions intimes,  je me suis sentie légèrement mal à l’aise,d’autant plus que ce livre est revendiqué comme une autobiographie.

Rassurez vous ça n’enlève rien à la qualité de cet ouvrage, l’écriture du roman est assez surprenante, très précieuse, un peu démodée, dans la lignée aristo, mais on se laisse porter par les mots et la lecture se poursuit, fluide, avec un intérêt croissant.

Aujourd’hui Maurice Herzog a 93 ans, et selon Félicité, c’était le moment de parler avant qu’il ne soit trop tard …

Comme je déteste finir sur une note grave,  ALLEZ  !! un peu d’humour !

L’argent ne fait pas le bonheur. C’est à se demander pourquoi les riches y tiennent tant.

                                                                                                                              Georges Feydeau

 

GAIA

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Dernière nuit à Twisted River John Irving Pitch
A Twisted River circulent des histoires…Celles que les bûcherons racontent dans la chaleur du camp, peuplées d’ours et de sensuelles indiennes. Et celles qu’ils taisent, comme cette nuit glacée qui a vu la fuite de Dominic et de son fils, après le meurtre accidentel de la maîtresse du shérif. En cavale à travers l’Amérique, ils tentent de semer leur passé. Mais peut-on oublier Twisted River ?

Mon avis
Je suis tombée amoureuse des livres de John Irving en 1989 en découvrant « Une prière pour Owen ». J’ai  englouti toutes ses œuvres dans la foulée, mais, plus récemment, nous étions en froid après la « Veuve de papier » et carrément fâchés depuis « La quatrième main ».
Oufff ça y est : je suis réconciliée !!

« Dernière nuit à Twisted River » est un livre superbe qui nous entraîne dans le sillage d’une « famille » d’hommes, les Baciagalupo (le baiser du loup) pendant 50 ans. Une histoire où chaque femme rencontrée, à une exception près (Charlotte), est « hors norme » : morte (!), plantureuse, engagée, énorme de sensualité, étrangère, abimée, alcoolique, tombée du ciel, monumentale…
Mais toutes, chacune à leur manière, vont aimer ces hommes qui ne font que passer, ces hommes discrets, veillés par des personnages haut en couleurs, protégés férocement, presque malgré eux.

Un peu dans l’esprit  d’ « Une prière pour Owen », le destin se tisse et se dessine dans les détails, les tranches de vie se succèdent et nous grandissons en même temps que le petit Danny, au milieu de la neige, des ours, des restaurants, des drames, des remords et des regrets, avec tous ces petits riens qui font des vies. Mais, inamovible, l’axe autour duquel tourne cette farandole est l’amour entre un fils et ses pères.

Attention, lisez de préférence ce livre l’estomac plein sous peine de brusque fringale, la maestria de John Irving se déploie dans des descriptions poético-culinaire à faire dresser les papilles.

Si vous aimez cet écrivain, n’hésitez, pas c’est un très bon cru et si vous ne connaissez pas, laissez vous entrainer dans son univers, vous ne le regretterez pas.

Sand…

Tonino Benacquista, Homo erectus, amour, roman, livre, quelqu’un d’autre

                                                                                               

Quatrième de couverture

Et s’il existait, au cœur de Paris, une société secrète où les hommes puissent enfin confier leurs dérives sentimentales, leurs expériences rocambolesques, leurs fantasmes inavouables ?

C’est à cette société que ce roman de Benacquista inscrit ses lecteurs et surtout ses lectrices.

…………………………………………………..

Tonino Benacquista , est un auteur dont je vous ai déjà parlé, mais oui souvenez vous … C’était pour son livre ‘’Quelqu’un d’autre’’, une histoire assez insolite qui m’avait quelque peu dérangée.

Benacquista nous plonge une fois de plus dans un univers surprenant, du moins pour nous les femmes. Il nous invite dans la l’intimité de ses personnages par le trou de la serrure, et nous donne à voir ce que l’on ne pourrait pas voir autrement.

 

Le pitch :

Au sein de la capitale, tous les jeudis à heure fixe mais dans des lieux divers, se  réunissent des hommes, éprouvant  le besoin de se  livrer. Chacun peut y raconter ses expériences amoureuses, ses illusions, ses désillusions, sa sexualité. ..

Cette confrérie ou loge est réservée aux hommes. Son but ? Donner la possibilité à un intervenant de s’exprimer devant une centaine d’auditeurs anonymes, sans crainte d’interruption ou de jugement, avec comme seul impératif, un unique temps de paroles. Certains disparaissent après leur témoignage, d’autres attendent des mois avant de raconter leur histoire.

Dans ce roman, l’auteur nous infiltre dans la vie intime de trois hommes, qui vont se lier sans promesse de lendemain.

-Philippe, sociologue et philosophe :

‘’Il était curieux de cette thérapie de groupe sans thérapeute, cet étonnant bureau des pleurs masculins, cette occulte et mâle congrégation à laquelle on pouvait accéder sans intronisation’’.        

Il rencontre un Top model, c’est le mariage de la carpe et du lapin

-Denis le serveur :

’Denis avait vécu l’existence classique du jeune homme bien décidé à jouir de la vie avant de songer à fonder une famille. Et puis passé le cap des trente ans, quand il avait enfin aspiré à une relation durable, les femmes, elles, c’étaient mises à fuir.’’

Exclu de la Gent féminine, il pense au complot et s’exclu lui-même de la société.

-Yves le poseur de fenêtres :

’Sa pauline était devenue, cette garce de Pauline, plus jamais il ne l’appellerait autrement, et bientôt  il n’aurait plus besoin de l’appeler du tout.’’    

L’amour monnayé deviendra son crédo.

Dans ce roman les hommes sont mis à nu au sens propre comme au figuré,  il est rare d’obtenir autant de confidences de mâles sur leurs déviances, leurs fantasmes, leurs faiblesses.

L’histoire est originale, l’écriture est fine, l’humour est présent, quoiqu’un peu surréaliste, mais ce n’est pas fait pour me déplaire. Des coups de griffes par ci par là, mettent à mal notre monde surfait et surinformé, avec quelques poncifs.

Un bon livre, mais je suis un peu déçue par le Happy-end un peu trop convenu.

La morale de cette histoire, selon Benacquista, est qu’il ne faut pas se fier aux apparences, les hommes plaqués font comme les femmes, ils pleurent et souffrent.

L’homme est une femme comme les autres …

GAIA

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Quelqu’un d’autre, Tonino Benacquista, livre, roman thriller, Mr Hyde, changer de vie,

Tonino Benacquista, son nom ne vous dit peut-être pas grand chose, mais vous avez obligatoirement vu, ou lu une de ses oeuvres littéraire ou cinématographique. Cet homme bourré de talent va encore vous étonner avec ce roman sombre publié en 2001.

Tout et son contraire, tel est l’homme depuis la nuit des temps. Qui n’a jamais pensé à devenir quelqu’un d’autre au moins une fois dans sa vie ? Changer de peau ou de vie, afin de laisser s’exprimer ce  » mini-moi  » qui nous habite et que nous n’osons pas assumer pour mille et une bonnes raisons.

Nicolas Gredzinski et Thierry Blin se rencontrent sur un court de tennis. Dès les premiers échanges, ils se jaugent et s’affrontent en professionnels qu’ils ne sont pas, rien ne compte plus que la victoire et le dépassement de soi. A l’issue du match, satisfaits et épuisés, les deux hommes s’offrent un verre dans un bar afin de fêter cette rencontre aussi palpitante qu’inattendue.

Au fil de la conversation, Gredzinski et Blin se reconnaissent des goûts communs. Gredzinski ne boit jamais d’alcool et la Vodka lui procure un sentiment inconnu jusque là, il se sent serein, bien dans sa peau, désinhibé. Après quelques verres la discussion devient plus intime, très vite elle dévie sur leur vie et leurs rêves manqués et c’est à ce moment que Blin défie son nouvel ami, il fait le pari fou que d’ici trois ans jour pour jour ils devront se retrouver au même endroit, à la même heure en étant devenu chacun quelqu’un d’autre, celui qu’ils auraient du être.

C’est très habilement que l’auteur nous raconte la métamorphose physique pour l’un et morale pour l’autre. Est-ce bien prudent de laisser Mr Hyde conduire sa vie ? Cette situation Kafkaïenne ne va-t-elle pas conduire les deux hommes à l’irréparable?

J’ai été séduite par la transformation involontaire de Nicolas Gredzinski, subtile, sournoise, guidée par l’alcool,  alors que Thierry Blin, plus radical,  fait appel à la chirurgie et tire un trait sur tout ce qui fut sa vie.

Bon livre, entre thriller et roman, que l’on lit d’une traite, mais qui laisse un arrière goût assez âpre …

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le mec de la tombe d'à côté, katarina mazetti,

Le Mec de la tombe d’à côté, vous vous en souvenez ? Et bien voila la suite avec ce nouveau roman de Katarina Mazetti.

Eh oui ! Il fallait s’y attendre l’histoire de Désirée et de Benny ne pouvait pas se terminer de cette façon, sur un point d’interrogation.  Alors pour ceux qui n’ont pas lu le premier volet, je récapépète.

Désirée, bibliothécaire et Benny, agriculteur se rencontrent au cimetière, le défunt mari de Désirée occupant la tombe accolée à celle de Mme Benny mère. Tout les oppose, tels le blanc et le noir, le Ying et le yang, le jour et la nuit … Pourtant l’impossible devient possible ils tombent amoureux. Cet amour passionné va les emporter, les éjecter hors de leur train-train quotidien, avec au passage des dommages collatéraux.

Pourquoi le caveau de famille ? « Le quotidien tue l’amour et la vie de famille l’enterre » citation d’un critique littéraire Suédois sur la quatrième de couverture.

Désirée veut faire un bébé toute seule, mais Benny ne l’entend pas de cette oreille. D’un commun accord ils se promettent trois essais pour avoir un enfant  ensemble avec pour condition que si ça ne marche pas ils se quittent à jamais et si ça marche…

Avant d’être enceinte, on est terriblement pas enceinte en quelque sorte – Et on ne le sera peut-être jamais ?

Cette histoire est racontée par les deux  amants. A tour de rôle ils expriment leurs points de vue avec une vision  qui leur est propre et tellement différente de l’autre. Dans cette suite, l’humour est toujours présent, les personnages sont toujours aussi attachants, à la limite de la caricature, mais après réflexion on se dit (intra-muros) mais non, il en existe des comme ça… j’en connais’’.

Katarina Mazetti  cloue au pilori les diktats du couple : Le rôle de la femme au foyer, le machisme, le sexe, les enfants, l’amour … L’amour, vaste sujet exploré et exploité depuis la nuit des temps, et qui n’a toujours pas de mode d’emploi.

Ce qu’on est obligé de supporter, on peut tout aussi bien apprendre à l’aimer

On grince des dents, on se marre, on compatit, on essuie une larme, et on tourne les pages pour en savoir plus.

Drôle et pathétique, voila mon avis sur ce livre. La critique est fine, percutante, elle appuie là où ça fait mal. A emporter dans son sac pour les vacances.

GAIA

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anna gavalda roman livre france loisirs ensemble c'est tou

L’histoire :

Simon Garance et Lola, trois frères et sœurs devenus grands (vieux ?) s’enfuient d’un mariage de famille qui s’annonce particulièrement éprouvant pour aller rejoindre Vincent, le petit dernier, devenu guide saisonnier d’un château perdu au fin fond de la campagne tourangelle.

Oubliant pour quelques heures  marmaille, conjoint, divorce, soucis et mondanités, ils vont s’offrir une dernière belle journée d’enfance volée à leur vie d’adultes.

C’est sur la demande de France loisirs qu’Anna Gavalda a écrit cette nouvelle en 2001, cadeau destiné aux fidèles adhérents.  Son succès est tel, que le livre sera retravaillé, retouché (selon les dires de l’auteure) et réédité quelques années plus tard en 2009. Certaines mauvaises langues dont je fais partie diront que c’est parfait pour palier à un manque d’inspiration …

Au risque de me faire lapider par un grand nombre de lectrices et lecteurs, je dois avouer que dans ce livre tout m’a prodigieusement ennuyé. Une histoire banale où tout est convenu, prévisible, bien propre, bien net et dégoulinant de bons sentiments.

Imaginez une jolie fratrie,( bien sur, ils sont tous beaux) frondeuse et téméraire, à tel point qu’on a du mal à imaginer le courage qu’il leur a fallu pour laisser en plan toute une famille festive pour s’enfuir pendant 24H très très loin … à quelques kilomètres, vers une échappée audacieuse, risquée, consistant  à batifoler dans la campagne .

« -Tu es fou, a dit Lola, on ne va pas partir comme ça ? »

« -On se casse, je vous dis ! On se tire ! On met les bouts. On prend la tangente et la poudre d’escampette. On se fait la belle. »

C’est beau non ??? Quel cran !!

La visite d’un château médiéval, une fête campagnarde, des souvenirs d’enfance bubblegum, quelle belle épopée !!! Même si j’avais voulu être plus prolixe, l’absence d’action et d’intrigue m’a contrainte à la brièveté. Ce livre m’a renvoyé vers les lectures de mon enfance, Martine à la campagne, Martine à la montagne …

Encore une fois je suis déçue par Anna Gavalda, comme je l’ai déjà été avec ‘’La consolante’’. Pourtant j’avais beaucoup apprécié ‘’Je l’aimais’’ et ‘’ Ensemble c’est tout’’, mais c’est tout pour moi aussi, fini Gavalda.

J’entends d’ici la révolte gronder. Comment ? On touche à Gavalda ? Mais elle au moins nous offre un bain de fraicheur et d’insouciance dans ce monde de brutes !

Suis-je à ce point insensible ? Mais non, mais non me répond mon petit cœur en granit !

Conclusion, un livre dont je ne retiendrai rien, vraiment rien, absolument rien, totalement rien, abyssalement rien …

GAIA

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j'ai renvoyé Marta

Nathalie Kuperman,  encore une auteure que je ne connaissais pas !

Il faut savoir qu’environ  67 000 livres sont publiés chaque année en France, c’est dur de choisir non ?

Mes choix ne sont pas forcément guidés par les médias ou les best-sellers, c’est souvent instinctif. Je suis attirée soit par le titre, soit par la quatrième de couverture ou encore par  le bouche à oreille.

Aujourd’hui je vais vous parler d’un roman que l’on m’a offert et pour lequel j’ai eu un coup de cœur (encore un !! on ne se refait pas…)

J’ai renvoyé Marta de Nathalie Kuperman

C’est l’histoire de Sandra, épouse comblée, qui vient d’engager une femme de ménage. Son bonheur est enfin complet,  maman d’une petite fille de quatorze mois, elle s’occupe également une semaine sur deux, d’Emile et Jules les fils de son mari, qu’elle aime comme ses enfants. Dans sa belle et grande maison Sandra se sent bien, peut-être un peu débordée, mais grâce à cette nouvelle aide,  sa vie va changer. Coincidence, sa  femme de ménage s’appelle Marta comme sa fille et sa grand-mère, les deux passions de sa vie.

Sandra nous apparaît comme une femme douce et timorée. Mal à l’aise devant Marta, elle n’ose pas aborder certains sujets comme le salaire ou les tâches à accomplir, elle préfère laisser cette corvée à son mari.

Cette famille est parfaite, l’auteure nous ballade dans ce foyer comme en visite dans un appartement témoin, mais pourtant de temps en temps, un mot, une phrase, nous mettent en alerte, comme cette obsession de Sandra pour les couleurs d’éponges et leurs cycles, ou encore sa manie de ramasser les miettes à quatre pattes.

« La miette me nargue, née d’une dislocation, marcher sur une miette est terrible, ça crisse, ça se multiplie … »

Graduellement, au fil de la lecture la légèreté s’estompe.  Ce qui au départ doit être une délivrance pour la maîtresse maison, va se transformer en cauchemar,  tout va tourner autour de Marta. Elle sera vite perçue comme une intruse, et deviendra l’élément déclencheur d’une névrose sous-jacente. Ne pas écorner l’image de la famille idéale, tel est le leitmotiv de Sandra.

Le suspense va crescendo  la psychose et la folie même nuancées prennent le pas sur la raison de Sandra.  Dans ses moments de délire on devine une enfance dramatique. L’ordre, le désordre, la méfiance, l’amour, la peur tout s’emmêle.

J’ai beaucoup aimé ce roman, trop court à mon goût, qui n’est ni drôle ni léger comme le laisse supposer le titre.  Le sujet est traité avec finesse,  sans surcharge. Sandra m’a beaucoup émue, bien qu’un peu titillée par ses tocs (il m’est arrivé de traquer la miette mdr !)

« On est tous un peu fou à notre manière » disait Norman Bates

Encore un bon livre pour les vacances, merci à Babe de me l’avoir offert.

Gaia…