Pagliacci (Paillasse en français) est un opéra en deux actes de Ruggero Leoncavallo, crée en 1892 au Teatro dal Verme à Milan.
Cet opéra vériste, eut pour vocation de toucher un public italien très large, en racontant une histoire qui les touchait de près, une histoire dramatique et triviale ayant pour dénouement ‘’une vendetta’’.
Pourquoi ce titre ?
En Italie, Pagliacci est le nom que l’on donne aux clowns, aux amuseurs.
1er Acte:
L’histoire se passe un 15 août fête de l’Assomption, en Calabre. Un théâtre ambulant s’installe sur la place du village, quatre bateleurs, Canio le clown, Nedda, sa femme, Tonio le bouffon et Beppe l’Arlequin, vêtus de costumes de scène annoncent le spectacle du soir.Amusés, les hommes du village les invitent à boire un coup, mais Tonio prétexte une occupation pour rester avec Nedda. Les villageois raillent le bouffon et l’accusent de vouloir rester pour faire la cour à la jolie femme, mais Canio en époux vigilant, affirme que si c’était le cas, la mort pour les deux amants serait inévitable.
Nedda restée seule frémit en pensant aux menaces de son mari, mais sa bonne humeur reprend le dessus. Tonio apparait, il fait sa déclaration d’amour à la belle et exige un baiser, il tente de l’embrasser de force, mais elle le repousse et le frappe au visage. Vexé et furieux, il jure de se venger. Entre en scène Silvio, l’amant de Nedda qui confirme à sa maîtresse que leur fuite se fera comme convenue le soir même après le spectacle. Tonio a tout entendu, et c’est rempli de haine, qu’il va avertir Canio.
Ce dernier arrive juste à temps pour entendre les dernières paroles d’amour de sa femme à son amant, il court à la poursuite de Silvio mais ne réussit pas à le rattraper et ne connait pas son identité. Fou de rage il veut tuer Nedda, mais Tonio et Beppe l’en empêchent.
Le spectacle doit quand même avoir lieu le soir même, peu importe ses états d’âme, il faut divertir le public déjà présent.
C’est à ce moment, fin du premier acte, que Canio interprète un des plus célèbres airs d’opéra italien
Vesti la giubba - Ridi Pagliaccio
Me grimer ! Me grimer ! Quand mon coeur saigne !
Quand les sanglots m’étouffent !
Quand je suis fou !
Et pourtant ! il le faut !
Bah ! Suis-je donc un homme ?
(Éclat de rire douloureux).
Je suis Paillasse !
Pauvre Paillasse ! Va donc peindre ta face !
La foule attend, à toi de l’égayer ;
Lorsqu’Arlequin chez toi prendra ta place,
Ris donc, Paillasse ! Ris-donc, ils ont payé !
Change en grimace
Les sanglots de ton coeur !
Qu’un mot cocasse
Déguise ta douleur !
Ah ! Ris donc, Paillasse,
Ris donc de tes malheurs !
Ris des sanglots qui te déchirent le coeur !
2eme Acte
La comédie commence, le public est hilare, mais c’en est trop pour Canio, il oublie son rôle de Paillasse et ivre de jalousie et de douleur, se rue sur sa femme et exige le nom de son amant. Nedda, allias Colombine, tente de faire diversion en chantant une ritournelle, mais son rire se fige lorsqu’elle voit le couteau entre les mains de son mari. Terrorisée, elle quitte la scène pour rejoindre le public, lequel s’aperçoit que ce n’est plus de la comédie, elle appelle Silvio à son secours mais Canio la poignarde. Silvio arrive et subit le même sort que sa maîtresse, il tombe inerte près de son corps.
Canio hagard, désemparé, lâche son arme, ‘’Finita la Comedia’’
Dès la première représentation le triomphe fut immédiat, à partir de là ‘’Pagliacci’’ devint international. L’opéra fut joué à Paris en 1902, puis en 1910 avec pour interprète le célébrissime Caruso dans le rôle de Canio. Depuis, l’air de paillasse fait partie du répertoire des plus grands ténors.
Cet opéra est magnifique de puissance. Très accessible il convaincra les néophytes.
Voici une des plus belles interprétation de ‘’Vesti la giubba’’ par le ténor le plus connu au monde, Luciano Pavarotti.
Superbe ! Merci pour l’histoire que je ne connaissais pas.