Je suis végétarienne et je tue des moustiques !

La vie est pleine de paradoxes, et nous sommes remplis de contradictions. C’est en lisant un article fort intéressant sur le Huff Post que j’ai eu envie de rédiger ce billet pour, peut-être, déculpabiliser les gens plein de bonnes intentions. Explications.

Dans ce texte, le rédacteur raconte la difficile application du régime végétarien au quotidien. Pourquoi ? Parce qu’il ne s’agit pas QUE d’exclure toute chair animale de son alimentation. Le végétarien réfléchit aussi à ce qu’il mange, et donc à comment sont fabriqués les aliments. Ainsi, exit les bonbons à base de gélatine (de porc), les fromages (à la présure), etc. Un vrai supplice pour les gourmands, une réelle galère pour faire ses courses. Parfois (souvent ?), nous passons à côté de certaines choses et là, notre entourage médisant en profite pour nous sauter dessus en criant :
« Ah ah, prise sur le fait. Et les œufs que tu manges, tu crois qu’ils viennent d’où ? 
_ La poule pond naturellement, répondez-vous, naïvement. Et je n’achète que des œufs de poules élevées en plein air ajoutez-vous, la conscience tranquille.
_ Lorsqu’une poule ne pond plus assez, on la tue. Et que crois-tu qu’il adviennent des jeunes coqs (inutiles) à la naissance ? »

C’est vrai. Mais alors que faire, devenir végétalien ? C’est encore plus compliqué, et pas non plus la solution miracle.

Prenons les choses différemment. On a beau être écolo, on se sert quand même de la voiture. On a beau acheter des marques, elles ont toutes été fabriquées par des travailleurs exploités du tiers monde. On a beau acheter son maquillage chez une enseigne qui ne pratique pas les tests sur animaux, d’où vient notre dentifrice ?

Peut-on se passer de dentifrice ? Je ne crois pas. En tout cas, pas moi. Ai-je les moyens d’acheter TOUS les produits du quotidien plus chers pour être (à peu près) sûre de ne pas avoir de sang sur les mains ? Evidemment que non.

La vérité c’est qu’on a tous de bonnes idées, de bonnes intentions, mais qu’il est difficile de les appliquer jusqu’au bout. Mon attitude peut vous paraître désinvolte, caricaturale, bobo du dimanche, mais j’ai envie de dire, et alors ? Le principal, c’est déjà d’avoir des idées, et de faire des efforts. Les politiques, les industriels, la société toute entière est contre nous alors si déjà, à notre modeste niveau, nous en mettons quelques unes en pratique, peut-être cela contribuera-t-il à changer le monde ?

Oui, je suis végétarienne, et je tue des moustiques ; parce que j’essaie de préserver la vie et la biodiversité, mais pas au point de mourir du chikungunya !