Sexe mensonges et trahison – Dans le jardin de l’ogre – Leïla Slimani
Quatrième de couverture
Une semaine qu’elle tient. Une semaine qu’elle n’a pas cédé. Adèle a été sage. En quatre jours, elle a couru trente-deux kilomètres. Elle est allée de Pigalle aux Champs-Élysées, du musée d’Orsay à Bercy. Elle a couru le matin sur les quais déserts. La nuit, sur le boulevard Rochechouart et la place de Clichy. Elle n’a pas bu d’alcool et elle s’est couchée tôt.
Mais cette nuit, elle en a rêvé et n’a pas pu se rendormir. Un rêve moite, interminable, qui s’est introduit en elle comme un souffle d’air chaud. Adèle ne peut plus penser qu’à ça. Elle se lève, boit un café très fort dans la maison endormie. Debout dans la cuisine, elle se balance d’un pied sur l’autre. Elle fume une cigarette. Sous la douche, elle a envie de se griffer, de se déchirer le corps en deux. Elle cogne son front contre le mur. Elle veut qu’on la saisisse, qu’on lui brise le crâne contre la vitre. Dès qu’elle ferme les yeux, elle entend les bruits, les soupirs, les hurlements, les coups. Un homme nu qui halète, une femme qui jouit. Elle voudrait n’être qu’un objet au milieu d’une horde, être dévorée, sucée, avalée tout entière. Qu’on lui pince les seins, qu’on lui morde le ventre. Elle veut être une poupée dans le jardin de l’ogre.
Le pitch :
Adèle est une trentenaire qui possède tout ce que peut désirer une femme. Un mari chirurgien, un fils de quatre ans, une belle maison dans le XVIII eme à Paris et un travail de journaliste en politique internationale qui lui permet de beaucoup voyager. Cette vie serait parfaite s’il n’y avait en elle une autre Adèle, une femme incontrôlable, en proie à des pulsions malsaines et irrépressibles. Une addicte au sexe sans amour, sans tendresse, violent jusqu’à l’évanouissement. Adèle est incapable d’aimer, du moins pas comme tout le monde. Richard, son mari, est fou amoureux, il a une confiance absolue en elle et cet aveuglement la renvoie à sa culpabilité. C’est insupportable. Quant à son fils, il réclame une attention qu’elle n’est pas capable de donner et c’est sans aucun état d’âme qu’elle le confie régulièrement à la baby-sitter pour s’abandonner à son vice. Sa vie n’est que souffrance. Une douleur physique, morale, qui la ronge comme une gangrène. Anorexique, alcoolique, sex-addict, Jusqu’où pourra-t-elle aller et pour combien de temps encore ?
Sans cesse sur le qui vive, sa double vie lui impose un self contrôle permanent. Tout semble bien fonctionner jusqu’au jour où Richard, suite à un accident de moto, sera hospitalisé. A partir de cet événement la vie d’Adèle va basculer.
Mon avis:
Premier livre de Leïla Slimani, Dans le jardin de l’ogre, fait une entrée très remarquée dans le monde littéraire. Comment rester indifférents à cette tornade. Un franc parler qui dès la première ligne jusqu’à la dernière vous saute à la gorge et vous laisse pantois.
Si on se fie à la quatrième de couverture on peut penser qu’il s’agit là d’un énième livre pseudo-érotique tel Cinquante nuances de grey. Que nenni, la profondeur de ce bouquin ne se limite pas à l’anatomie féminine. Si c’est grâce à François Busnel , dans son émission La grande librairie, que j’ai découvert Leïla Slimani, c’est surtout Taar Ben jelloun qui a piqué ma curiosité en faisant l’éloge de ce roman, qui somme toute parle de nymphomanie.
Pas question de porter un jugement sur cette dépendance, la nymphomanie est une maladie trop complexe et dévastatrice. Sur la réserve d’abord, J’ai vite été captée et lu tout de go. A Chaque page tournée je voulais en savoir plus. Non, ce n’est pas du voyeurisme, pour ça on a la télévision, seul le talent de Mlle Slimani m’a tenue scotchée à ce bouquin. Sa plume est sans concession. Aucun euphémisme ni litote. Les mots sont crus, osés, mais jamais vulgaires !
Pour conclure je choisis de vous laisser lire la préface du roman, une citation de l’écrivain Milan Kundera .
Le vertige, c’est autre chose que la peur de tomber. C’est la voix du vide au-dessous de nous qui nous attire et nous envoûte, le désir de chute dont nous nous défendons ensuite avec effroi. Avoir le vertige c’est être ivre de sa propre faiblesse. On a conscience de sa faiblesse et on ne veut pas lui résister, mais s’y abandonner. On se soûle de sa propre faiblesse, on veut être plus faible encore, on veut s’écrouler en pleine rue aux yeux de tous, on veut être à terre, encore plus bas que terre.
L’insoutenable légèreté de l’être – Milan Kundera
J’en ai lu de bonnes critiques mais je reste dubitative. Je ne me sens pas intéressée par la thématique. Pt en poche, après avoir parcouru ton avis enthousiaste !
Après l’émission en question j’avais rangé ce titre dans un coin de ma mémoire mais comme je l’ai déjà dit c’est l’avis de Taar Ben Jelloun qui m’a poussée à en savoir plus sur ce bouquin.
Curiosité quand tu nous tiens 😉
Nous avons regardé la même émission, mais je n’avais pas encore pris le temps de lire son livre
effectivement elle ne s’aime pas ! Ce roman n’a rien à voir avec cinquante nuances de gris, vraiment rien à voir. C’est très bien écrit et ce n’est surtout pas un livre érotique.
bises
Une véritable torture que doivent vivre ces femmes dans un monde civilisé ! J’en arrive à penser qu’elles ne s’aiment pas pour vouloir s’avilir ainsi . Je le lirai peut-être, tu dis que c’est plus profond que les nuances de gris…Bonne journée bises