Mudwoman – Joyce Carol Oates

Mudwoman – Joyce Carol Oates

Mudwoman – Joyce Carol Oates

 

Mudgirl est le surnom donné à cette petite fille de trois ans trouvée agonisante dans la boue. Abandonnée par sa mère dans un coin perdu au pied des Adirondacks où la main de dieu l’avait guidée, Jewell doit sa survie au roi des corbeaux.

Trente-sept ans plus tard Jewell devenue Meredith-Ruth Neukirchen alias MR,  première femme  présidente d’une des plus prestigieuses universités américaines, est l’exemple même de la réussite sociale contrebalancée par une solitude accablante. Seul le travail et les honneurs comptent au détriment de sa vie de femme.  Pourquoi tient-elle à se faire appeler  »MR » plutôt que Meredith ? MR diminutif de monsieur penseront certains.

Qu’est-ce que la réussite, le triomphe, sinon du désespoir.

Une vie de service, voilà dans quoi elle s’était engagée. Servir les autres ne demande pas d’amour mais seulement qu’il y ait provisions d’autres à servir.

Lors d’un voyage dans les Adirondacks Meredith va être rattrapée par son passé. Ce passé qu’elle croyait oublié … embourbé.  Ce retour sur les traces de son enfance va déclencher un processus infernal et réveiller Mudwoman.

 

Ce roman est tout à la fois Thriller, roman noir, études psychologique et sociologique. L’auteure se risque aussi à quelques prises de positions politiques, notamment sur les motifs discutables de la guerre d’Irak  et la responsabilité citoyenne.

Je regrette les saletés que j’ai faites dit le caporal, les nombreuses vies que j’ai prises … C’était elle la responsable et non lui. Les citoyens qui restent chez eux, pacifistes ou non, alors que d’autres ‘’appelés soldats’’ vont à la guerre à leur place … Tous sont responsables.

Le talent de l’auteure Joyce Carol Oates  fait que, sans y prendre garde, nous sommes pris dans les filets de sa toile macabre. Nous infiltrons le réseau cérébral de Mudwoman, coulons dans ses veines,  dérivons dans ses délires. Ses névroses deviennent nôtres,  ses douleurs tenaillent notre estomac avec des relents de boue nauséeux. Un masochisme latent,  insidieux, nous pousse à continuer cette descente aux enfers, on tourne les pages avec le souffle court et le front perlé. Où se trouve la vérité ? Qui est qui ?

Il y avait une beauté dans ces lieux désolés que Mudgirl chérirait toute sa vie. Car nous chérissons plus que tout ces lieux où nous avons été conduits pour mourir mais où nous ne sommes pas morts

Un roman passionnant, éprouvant … tellement jouissif !

Dorénavant j’illustrerai chaque lecture par une musique. Aujourd’hui  je vous propose Bipolar Sunshine – Love More Worry Less

Image de prévisualisation YouTube
POUR RESUMER :
Note
Notre grignoteuse de livres au grand coeur !

2 COMMENTAIRES