Les tatouages ne devraient pas être à la mode

Les tatouages ne devraient pas être à la mode

J’ai une copine qui vient de partager sur Facebook le test de Cosmopolitain « Quel tatouage serait fait pour vous ? » Intriguée, j’avoue avoir cliqué et, comme je m’y attendais, c’est super cliché. Il faut dire qu’on partait mal puisque le questionnaire se présente ainsi : « attribut fashion par excellence, c’est presque une question de respect envers la mode que d’arborer son tatouage. » Bon je vous rassure, je suis pas complètement neuneu et je comprends le second degré. Malgré tout le tatouage est réellement devenu une mode et j’avoue que ça m’exaspère un peu. Pourquoi ? Allez je vous explique.

Le tatouage, c’est définitif !

Les chiffres officiels parlent d’1 français sur 10 qui serait tatoué. Cela me semble peu, mais admettons. Avant d’être tendance, le tatouage était un acte presque « rebelle » ; que ce soit les anciens bagnards, les bikers ou les membres du MS-13 (un gang, pour les non initiés), il a toujours eu une connotation d’appartenance à un groupe. On peut également se faire tatouer pour symboliser quelque chose qui nous tient à coeur ou tout simplement parce qu’on trouve ça joli. Toutes les raisons sont valables, mais ça ne veut pas dire qu’on peut faire n’importe quoi.

Que le tatouage soit devenu à la mode je le comprends puisque c’est un art. Que vous aimiez ou non, il faut reconnaître que certains sont de véritables chefs-d’oeuvre. Après dans l’effet de mode c’est la démarche qui me dérange : se faire tatouer tout et n’importe quoi juste pour être dans le coup, bof bof. Ce n’est pas un jugement, mais ce n’est peut-être pas super malin.

Qui est-on pour statuer sur le tatouage de son voisin ? Personne. Seulement contrairement au piercing, le tatouage c’est à vie. Quand on est jeune on est fou on profite, quand on vieillit on subit. Le tatouage vieillit, se décolore, notre peau se fripe, et surtout : il ne s’enlève pas. Enfin si… mais ce n’est pas au point. Je discutais avec une fille qui s’est fait enlever sa manchette au laser. Selon sa dermato, le résultat était très bon. Pourtant dans la réalité elle avait d’énormes cicatrices ressemblant à des brûlures… et au final elle avait décidé de se refaire tatouer l’épaule et le bras pour camoufler cela ! Un comble.

La télé-réalité n’est pas un modèle à suivre !

Quand je me suis fait tatouer le bras il y a plusieurs années, les Anges de la télé-réalité n’existaient pas. Aujourd’hui c’est vrai que ça m’embête un peu que, peut-être, des inconnus assimilent mon geste à cet effet de mode qu’ils ont contribué à lancer. L’idée de leur ressembler ne m’est pas très agréable.

En plus on vous fait croire qu’ils ont une vie de dingue, que les magazines se les arrachent et que donc ils ont réussi leur vie mais comment dire… jusqu’à preuve du contraire bronzer au bord d’une piscine n’est pas un métier. Non seulement un jour ils vont vieillir et ne pourront plus compter sur leur physique mais en plus beaucoup de patrons demandent encore à leurs employés de cacher leurs tatouages. Evitons donc les zones sensibles, les symboles tendancieux et les blagues douteuses.

François Damien sort de ce corps !

Pour revenir au test de Cosmo, voici mon résultat : « vous êtes nature, intuitive et instinctive. Ce sixième sens sera parfaitement représenté par un tatouage d’animal. » Raté, je préfère les tattoos moins figuratifs. Le coléoptère (comme ils me le suggèrent gentiment) ne se posera pas sur mon épaule ! 😉

J’aime l’idée de se servir de son corps comme d’un livre pour raconter son histoire. En plus le bras gauche est le bras du coeur. Vous connaissez la psychogénéalogie ? Et bien sans le savoir, mon grand-père et mon arrière grand-père avaient eux aussi le bras gauche tatoué. Pourtant ce n’était pas commun à l’époque, c’était même plutôt mal vu.

Je préfère le faire dessiner par le tatoueur parce qu’il faut savoir reconnaître ses limites, et vu mes talents d’illustratrice je risquais de me retrouver avec ça :

dessin enfant - gribouillage - tatouage enfantFrançois Damien sort de ce corps ! Quoique je ne me souviens plus de son nom mais un tatoueur très célèbre a fait des gribouillages d’enfants sa spécialité.

Chacun est responsable de son corps et chacun a le droit de se faire tatouer ce qu’il veut c’est évident. Après, même si c’est subjectif, on va pas se mentir : il y en a des plus neuneus que d’autres, comme il en existe aussi des très moches. Mieux vaut éviter les coups de tête et mûrir quelque peu son projet.

De mon côté c’est tout l’inverse, je suis plutôt du genre longue à la détente : 1 an avant de franchir le pas, 1 an de plus pour le second et 4 ans que je cogite sur un troisième. Je sais exactement ce que je souhaite symboliser mais ignore encore comment, du coup j’attends l’inspiration.

Attention aux mauvaises traductions !

Rihanna et son « rebelle fleur » qui ne veut rien dire pourrait vous en parler. Quoiqu’elle a tenté de fournir une explication mais passons. Je me souviens j’avais voulu écrire une phrase en elfique à l’époque, car Tolkien a réellement inventé une langue, mais j’ai vite été découragée à l’idée que le tatouage n’ait aucun sens. Finalement l’anglais était une valeur sûre, et puis ça a un côté universel l’anglais. Ça rassemble les peuples !

Rihanna tatouage rebelle Fleur - Aurebelle Flower

Le tatouage, c’est le l’art !

Les tatouages, même quand ils sont gros, ça peut être super esthétique. Ils n’ont plus rien de masculin. Les pin up nouvelle génération par exemple arborent souvent des bras complètement recouverts de dessins. Dédé le chantier a laissé place à Kat Von D, la plus célèbre tatoueuse américaine (et accessoirement super jolie).

Kat Von D tatouages - tatouages femme

Alors voilà, le tatouage n’a jamais été aussi tendance et si je conçois parfaitement la beauté du geste, je déplore d’y céder par simple effet de mode. Mieux vaut alors envisager le tatouage temporaire ! 😉
En plus quand ils sont bien fait c’est clairement de l’art. J’adore les manchettes façon BD, je trouve ça hyper esthétique. L’effet de mode banalise cet art, et c’est dommage !!

Piqûres de rappel !

  • un tatouage c’est à vie (le laser laisse des cicatrices)
  • un tatouage ça s’entretient : sur la plage rangez les biceps et protégez-le avec une bonne crème solaire
  • un tatouage ça s’entretient bis : comme on change ses prothèses mammaires (normalement !) on fait régulièrement reprendre son tatouage, surtout les couleurs
  • enfin, EVIDEMMENT, on choisit un tatoueur clean, avec une bonne réputation et du matériel stérilisé

C’est pas de la pub mais j’en parle au passage puisque ça a un rapport direct avec mon sujet : pour les sudistes amateurs de tatouage sachez que les 30 & 31 mai prochain se déroulera à Marseille le Massilia Tattoo Fest, une convention internationale de tatouage avec des show, des concerts et plus de 150 professionnels.

Et sinon, qui est tatoué ici ? Pourquoi l’avez-vous fait ? 

Curieuse, contestataire et experte people, Alex a toujours un truc à dire. Aime le rock (NIИ ♥) et les félins. Community Manager freelance.

28 COMMENTAIRES

  1. Je n’aime pas du tout les tatouages. Même si c’est vrai que certains sont très artistiques comme la jeune femme de ton article, mais je ne sais pas, ça ne m’attire pas plus que cela.

    Comme tu le dit, le tatouage est devenu un effet de mode et c’est bien dommage. Beaucoup de personne se retrouve avec une marque indélébile sur le corps sans y avoir murement réfléchi.

    Merci pour cet article.

    À bientôt :)

  2. Complètement d’accord avec toi, 5 ans pour franchir le pas pour le premier. Une idée d’un deuxième mais j’attends que l’idée se peàufine !

    • Tu as bien raison, et puis c’est bien aussi d’attendre. Non seulement ça permet d’être sûr de son choix mais en plus ça rend le passage à l’acte encore plus excitant. Ce n’est que mon avis bien sûr 😉

  3. Tatouée et depuis genre l’âge de 8 ans j’en voulais un. Bon j’ai attendu mes 25 ans pour passer à l’acte et depuis le temps, je m’en lasse pas même si je le vois tous les jours… Et d’ailleurs je vais m’en refaire un en septembre je pense mais vu qu’il est plus gros, faut que j’économise… arf! Mais ce sera mon dernier, j’aurai fait tout ce qui a un sens pour être tatoué sur moi. D’ailleurs j’ai fait le test cosmo, c’est tout moi en fait, je fais du graphique! 😀
    J’ai une pote qui se fait tatouer régulièrement selon les motifs à la mode et perso je comprends pas trop… mais j’espère qu’elle va pas se lasser!

  4. Ma maman m’a payé mon premier tatouage pour mes 18 ans, mais ça a patienté un an de plus. C’est un tatouage que je voulais quand j’avais 15-16 ans, mais évidemment mon père refusait que je me fasse tatouer. C’est vrai que c’est jeune mais je pense que j’avais déjà une certaine maturité à l’époque, la preuve : à 19 ans, la signification de ce tatouage ne comptait plus pour moi, mais je me le suis tout de même fait tatouer pour « faire plaisir » à celle que j’étais à 15 ans.

  5. J’ai fait le test pour rigoler… Ils me proposent des trucs très abstrait, tous les « gribouillis sont fait pour moi ». Mais bien sûr. Comme pour toi leur diagnostique est raté : si je me fais tatouer un jour ça ne sera pas un « triangle sous l’aisselle gauche » mais quelque chose qui symbolise quelque chose, une victoire sur moi-même, je ne sais pas… mais pas un truc très abstrait…
    Une amie m’a dit un jour que des tatoueurs refusaient de faire des signes de l’infini et des oiseaux parce que c’était devenu à la mode. Je suis assez d’accord. Malheureusement ces personnes trouveront toujours quelqu’un pour leur faire leur signe de l’infini, ou un code barre sur la nuque (je connais une fille qui en a fait un : c’est loupé).

    • Oui c’est comme les tatouages sur le visage ou les mains. En général ils sont contre parce que c’est handicapant dans le monde du travail, mais on trouve toujours qqn pour le faire. On a un peu la même vision de choses je crois. 😉

  6. Héhé, tatouée ! Mais comment dire… ce n’était pas l’idée du siècle.
    J’ai fait mon tatouage à 17 ans, sans avoir DU TOUT réfléchi avant, sur un coup de tête, suis rentré dans le salon de tatouage (et alors qu’est-ce qui a bien pu se passer dans la tête de mon père pour me laisser franchir la porte et signer la décharge ou je sais pas quoi), et hop, j’ai choisi un tatoo sur un catalogue. C’est comme ça qu’on se retrouve avec un tribal sur la cheville.
    Ok, le tribal est archi démodé, et si c’était à refaire maintenant, j’éviterai mais on ne peut pas dire non plus que je le regrette. Pour moi, il fait partie de mon corps, c’est comme si j’étais née avec ! Pareil pour le piercing au nombril fait à 16 ans. A mon âge (30 ans), je ne referai certainement pas, et je pourrais facilement l’enlever, donc ça ne pose pas de problème, mais quand je l’enlève pour nettoyer, j’ai l’impression qu’il me manque un truc, limite que je n’ai pas de nombril. Du cop, j’assume ce petit côté Britney Spears (enfin j’ai pas non plus un truc genre papillon, c’est juste une pierre noire) et je garde !
    Aujourd’hui, après moultes et moultes année à réfléchir, je suis prête à me lancer dans un nouveau tatoo, à l’intérieur de l’avant bras droit, un truc qui a du sens, que j’ai dessiné mais qui va être repris par le tatoueur, et j’ai super hâte ! Et je me dis que si j’assume celui fait sur un coup de tête, sans aucun sens, je vais forcément kiffer celui-là, mûrement réfléchi !

    • L’essentiel est qu’il fasse partie de toi. C’est joli le piercing au nombril. C’est vrai qu’il y a eu tout un effet de mode mais ça reste sexy je trouve. A bientôt !!

  7. J’y ai pensé à une époque et en fait je ne peux pas, car je cicatrise en 3D et c’est une des seules contre indications pour le tatoo. Le tatoueur était hyper partant pour la scarification (qui est chez moi naturelle) mais moi pas du tout !!

  8. Pour ma part, je n’ai toujours pas de tatouage. Je sais que j’en veux un mais je ne veux pas faire n’importe quoi. Je sais juste que je veux un petit tatoo noir, discret (justement pour le boulot) et symbolique. Mais tu as raison sur toute la ligne : le tatouage est trop devenu une mode, un « accessoire » fashion alors qu’il doit être personnel.

  9. Totalement d’accord avec ta vision di tatouage. celui qe j’ai fait a été pour moi un acte fort de réappropriation de mon corps. Je l’ai d’ailleurs dessiné car j’avais une idée bien précise en tête. Les gens sont souvent surpris quand ils le voient car physiquemnt je ne fais ni modeuse ni rebelle. 😉

  10. J’aime ça, mais il faut que ça reste discret et chic.
    Par contre je n’ai pas franchi le cap, car j’ai toujours été hésitante sur le modèle. Une fée..un ange…Bref…un jour peut être !
    Mais en attendant j’en cherche des éphémères « or » pour l’été, c’est trop joli. J’ai vu ça dans des magasines féminins. Bisous !!

  11. J’aime profondément les tatouages. Mon mari en a un depuis que je l’ai connu (piou bientôt 6 ans!) et le mien à moins de deux mois. Ce qui ne m’empêche pas d’en vouloir d’autres! c’est un art de plus dans ma vie, que je trouve magnifique.
    Par contre, que ça devienne une mode, non, ça, c’est plutôt idiot, je suis d’accord!

  12. J’adore regarder les tatouages. La jeune femme de ton billet est magnifique mais imagine- la vêtue de façon classique : choquant non? Le tatouage me fascine depuis que j’ai vu les maoris et j’ai longtemps été tentée par un tout petit, discret et caché…mais quand je vois l’aiguille, j’ai peur d’avoir mal ! Tu l’as compris, la mode n’influence pas du tout mon choix :) Bisous

    • La résistance à la douleur diffère d’une personne à l’autre. En général on dit que le plus douloureux c’est quand l’aiguille passe sur les os. Le remplissage est lui aussi un peu irritant. Enfin, je pense que ça fait aussi partie du jeu tout ça. Bisous !!