Mamans au chômage, premières victimes du manque de crèche ?

Aujourd’hui on va parler de la discrimination des mamans au chômage et du cercle vicieux dans lequel elles évoluent.

Piqûre de rappel

Etre une maman au chômage est complètement différent d’une mère au foyer. Du moins en théorie, parce qu’en pratique en fait c’est pareil. La principale différence, c’est que la maman au foyer n’a pas d’épée de Damoclès au-dessus de sa tête.

Ben oui, le chômage ça ne dure pas éternellement. Tic tac, tic tac vous murmure gentiment Pôle Emploi. Il ne vous reste plus que 180 jours avant de devoir accepter n’importe quel poste ! Quand Mininous avait 4 mois on m’a conseillé de postuler sur Montpellier (150 km). Sans nounou, sans place en crèche, normal voyons. Et j’ai osé refuser ?? 😮

Les mêmes droits que les autres

Un jour j’ai été consternée par une maman qui s’indignait sur internet parce que des mères au chômage obtenaient des places en crèche alors « qu’elles ont du temps pour s’en occuper. » Qui a déjà essayé d’écrire une lettre de motivation avec un bébé qui tenterait n’importe quelle bêtise juste pour attirer votre attention ? J’ai testé. Bizarrement les entreprises en question ne m’ont jamais recontactée… Autre question : et si on vous embauche là-maintenant-tout-de-suite, vous en faites quoi de l’enfant ?

La vérité c’est que tous les parents galèrent pour faire garder leurs enfants, et les mamans au chômage particulièrement (crèches saturées, pas prioritaire, famille pas toujours à proximité, assistantes mat’ très prisées et parfois très chères…). Mediapart a d’ailleurs révélé un gros scandale à ce sujet, la ville de Marseille refusant catégoriquement la crèche municipale aux enfants dont l’un des deux parents est au chômage.

Il y a bien l’option des nounous travaillant pour des sociétés de service à la personne cependant il faut avoir un local où s’exiler au moins 2h/jour. Autrement ça ne changera rien, si bébé vous voit, bébé vous veut.

Donc c’est mathématique : pas de boulot –> pas de crèche –> difficultés à chercher efficacement du travail. C’est le serpent qui se mord la queue.

Il manque 500 000 places en crèche en France !

Evidemment pendant ce temps, on s’occupe de son petitou, et ça c’est merveilleux. Cela dit il faut aussi penser à le nourrir cet enfant, donc retrouver du boulot c’est pas une fantaisie. Puis tant qu’à faire un boulot sympa.

Il faut le savoir, Pôle Emploi s’est associé à certaines crèches pour des accueils OCCASIONNELS en cas d’entretien d’embauche ou autre urgence liée au travail. C’est mieux que rien.

Après j’ai envie de dire… mais construisez ! Il paraît qu’il manque 500 000 places de crèche en France, c’est quand même énorme. Ne me dites pas que ça serait pas assez rentable pour eux ?

Face à la pénurie, ils ont promis d’en bâtir… d’ici 2017. On construit des magasins en 3 mois, ça prend pas des lunes pour monter une crèche.

Un compromis que je trouve vraiment génial ce sont les crèches d’entreprise parce que tout le monde est gagnant (patrons/employés). A titre d’exemple, j’avais retrouvé un emploi l’été dernier, mais ma société n’était pas partenaire de la crèche. Il faut savoir que les différences de tarifs entre les établissements privés et publics sont énormes. Sans leur aide, et malgré le Paje, ça nous aurait coûté mon salaire d’y inscrire Mininous donc on s’est dit : « on se débrouillera. » Sauf que se débrouiller avec des horaires décalés et la famille à 30km n’est pas de tout repos.

De nos jours, face à la pénurie et parce que les gens ne vont pas s’arrêter de faire des enfants, une place en crèche c’est vraiment un argument de séduction que les entreprises devraient prendre au sérieux vous n’êtes pas d’accord ?