Je viens, d’Emmanuelle Bayamack-Tam
Quatrième de couverture :
Je viens vérifie la grande leçon baudelairienne, à savoir que le monde ne marche que sur le malentendu. Je viens mouline les sujets qui fâchent, le racisme qui a la vie dure, la vieillesse qui est un naufrage, la famille qui est tout sauf un havre de paix. Je viens illustre les lois ineptes de l’existence et leurs multiples variantes : l’amour n’est pas aimé, le bon sens est la chose du monde la moins partagée, les adultes sont des enfants, les riches se reproduisent entre eux et prospèrent sur le dos des pauvres, etc. Mais pour accablante qu’elle soit, la réalité devrait pouvoir s’écrire sans acrimonie, dans une langue qui serait celle de la farce ou du vaudeville : Je viens, c’est aussi la proclamation par Charonne de sa volonté de redresser les torts, de parler contre les lois ineptes et de faire passer sur le monde comme un souffle de bienveillance qui en dissiperait la léthargie et les aigreurs.
Comme le laisse présager la quatrième de couverture ce livre épingle les travers de notre société par le biais d’une famille bourgeoise et raciste. Pas de Ronron ni de mièvreries l’auteure ne fait pas dans la dentelle, les mots sont volontairement violents, crus, écrits au vitriol.
Emmanuelle Bayamack – Tam donne la parole à trois femmes d’une même famille : Charonne (la fille adoptée) Nelly (la grand-mère adoptive) Gladys (la mère adoptive). Trois générations unies par des liens de sang (ou pas) que tout oppose, autant l’âge que leur façon de vivre et de penser. Leur seul point commun, une superbe demeure à Marseille où elles cohabitent inharmonieusement. Près d’elles vivent aussi des hommes, mal assortis, qui font pâle figure à leurs côtés. Entre amour, haine et malentendus ces trois femmes vont raconter leurs vies à travers le prisme de leur ressenti.
L’histoire débute dans les bureaux de l’Aide sociale à l’enfance. Gladys et Régis désirent rendre Charonne, une fillette alors âgée de six ans adoptée quelques mois plus tôt, estimant avoir été trompés sur la marchandise car plus grosse qu’au départ et surtout plus noire, elle ne correspond plus à leurs aspirations. Les deux premières pages lues on se demande si le ton est comique, caustique ou carrément insupportable et la suite du livre sera dans la même veine.
Emmanuelle Bayamack-TAmT semble jubiler, à coups de scalpel elle dissèque ses personnages, dignes représentants de notre société, pour en sortir tout le fiel. Personne n’est épargné tout le monde en prend pour son grade, bourgeois, Bobos, racistes, show-biz. Même si souvent on sourit, ses descriptions sont saisissantes de réalité, cela dit ‘’Je viens’’ n’a rien de plombant, même si le sujet de pauvre petite fille adoptée peut laisser supposer le contraire c’est un roman gai, réaliste mais résolument optimiste.
J’ai adoré le style de cette romancière, l’écriture est parfaite un vrai bonheur ! Je vous le conseille vivement. Je viens est le genre de livre que l’on ne peut lâcher qu’une fois terminé.
Berry – Le bonheur
J’en suis certaine, merci Petitgris, bonne lecture
bises
Salut,
Merci de la critique. On sent que tu as aimé.
Quel est le plugin pour la note ? Ou cela vient-il du thème ?
Cam
oui, comme tu as pu le constater j’ai aimé ce roman hi hi ! Merci Camille 😉
Un livre qui me plaira sûrement, merci d’en avoir parlé Bises