J’ai joué à l’apprentie journaliste, et m’y suis brûlée les ailes !

Suite à une récente mésaventure, j’ai appris que les blogs étaient soumis à la même loi sur la liberté d’expression que la presse (loi du 29 juillet 1881, article 65, arrêt n°904 du 6 octobre 2011). Si je comprends bien que l’on ne puisse pas écrire tout et n’importe quoi, la notion de diffamation est tendancieuse : jusqu’à quel point une marque/société/personne peut-elle prétendre à un tel argument, jusqu’à quel point un blogueur peut-il invoquer la simple information ? Récit d’une censure internet d’aujourd’hui.

J’ai joué à l’apprentie journaliste, et m’y suis brûlée les ailes en essayant d’écrire un billet le plus objectif possible d’après des informations que j’ai trouvées, ainsi que différents témoignages. Ne m’attendant pas à autant de retours négatifs de la part des utilisateurs, j’ai été dépassée par l’ampleur du phénomène et aujourd’hui on m’accuse de choses bien aberrantes. Par mesure de précaution, et parce que l’affaire n’est pas encore classée, je ne citerai ni ne ferai allusion à l’entreprise en question. Cependant je suis à la fois très amusée et fortement choquée des intentions que l’on me prête.

Amusée, parce qu’honnêtement, si j’ai le pouvoir de faire, à moi seule, de l’ombre à une grosse société, il faut vite que je monte une secte, afin de m’enrichir ! Humour je précise, sait-on jamais que ce soit encore mal interprété.
Non je ne travaille pas en secret pour une grande chaîne d’hôtellerie qui possède des milliers d’établissements à travers le monde. Pensez-vous sincèrement qu’ils aient besoin de moi, petite blogueuse d’Aix en Provence, pour asseoir leur notoriété ? Et comble du comble, non je n’ai pas soudoyé Google, cette multinationale qui brasse des milliards, afin d’être bien référencée sur internet. Ils croient peut-être que j’en ai les moyens, ou bien alors ils ne connaissent rien aux agissements du net.

Choquée parce que mon intention n’a jamais été de nuire, simplement d’informer. J’ai jugé intéressant de pointer du doigt les dysfonctionnements de cette entreprise, parce qu’on la montre régulièrement dans des reportages télé, sous son meilleur jour, alors que de nombreuses personnes sont en conflit avec. Je voulais comprendre pourquoi elle avait aussi bonne presse et ne suis pas, à moi seule, responsable de leur mauvaise réputation sur internet (qui a d’ailleurs commencé bien avant la rédaction de mon billet). Pourtant, je suis la seule que l’on attaque. Pourquoi ne pas s’en prendre aux gros, à ceux qui gagnent de l’argent avec leur site web ?
Si l’on ne peut peut pas appeler au boycott, on peut encore donner son avis, relater son expérience. Que dire des boites qui ne vivent que des avis des gens, comme Trip Advisor ou Ciao ? Noter les établissements, hôtels et restaurants est le fondement même de leur entreprise. La démarche est-elle illégale ? Absolument pas, ça serait de la censure, d’autant que dans le cas inverse ils se vanteraient d’une excellente e-réputation.

Les blogs sont des médias comme les autres, on y trouve différentes sortes d’informations, plus ou moins sérieuses. Bien sûr nous ne sommes pas journalistes, et ne nous faisons pas passer pour tels d’ailleurs. Cependant nous avons cette force et cette chance de pouvoir nous exprimer librement, ce qui n’est pas le cas dans tous les pays.
Une entreprise qui essaie de censurer une blogueuse se rend-t-elle compte qu’au lieu de se défendre, elle renforce son image déjà pas mal écorchée ?

N’hésitez pas à témoigner si, vous aussi, avez été victime d’intimidation.