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Luke Evans, le BG de la saga du Hobbit

déc 10, 2014

La première fois que j’ai vu Luke Evans, c’était dans le joli « Tamara Drew » de Stephen Frears avec le second rôle mémorable du sexy-bucolique-copain. Il avait déjà trente et un ans.
Puis, d’autres seconds rôles, quasiment toujours dans des films d’époque, se sont succédé, « Robin des bois » (le shériff), le très original « l’Ombre du Mal », le très moyen « Choc des Titans » où il joue un Apollon étincelant, et le mésestimé « Les immortels » où il joue Zeus. Des personnages à qui il donne une intensité dramatique, un jeu fin, très inhabituel pour ce genre de rôles. Et enfin, le très romantique blockbuster Dracula Untold.

En pure cinéphile (hummmmm), je me suis intéressée de près à sa ~~plastique~~ carrière, présumant de 40 petits-rôles-obscurs avant d’en arriver là et bien décidée à tous les regarder…

Eh bien, pas du tout ! Luke Evans a commencé sa carrière cinématographique en… 2009 !
Né au Pays de Galles en 1979 (35 ans), il se consacre au théâtre, au chant, au music-hall, avant de se faire remarquer par Stephen Frears (excusez moi du peu). En 5 ans, il a hissé sa carrière au sommet !

Comment expliquer une telle ascension ?
En premier lieu, et ce n’est pas toujours le cas : le talent. Il fait partie de cette nouvelle génération d’acteurs, comme Michael Fassbender, que je bade littéralement, tant la palette de leur expressivité, de leur gestuelle leur ouvre tout le champs des possibles. Nuancé à l’infini.
On est loin des Colin Farrel, Matt Damon, Daniel Craig… qui « tournent » sur 4/5 « têtes ».

Deuxième atout, il a l’air gentil ! Non mais sérieusement, vous avez vu ce regard doux, presque triste. Beau mec, viril, gentil-sensible = on fond !

Troisième atout : Luke Evans maîtrise les réseaux sociaux. Très actif sur Facebook, Whosay, Twitter, contrairemement à beaucoup de stars qui sont présentes mais distantes (ça sent le communiqué de presse à plein nez), Luke Evans se photographie en situation (avion, soirée avec des potes acteurs, en tournage), met des photos d’enfance légendées, prend position pour de nobles causes… Simple, sympa, accessible !

Côté vie perso, s’il avait clairement affiché son homosexualité il y a dix ans, Luke Evans est devenu très secret ces dernières années (hétéro ? -espoir-). Il semblerait que sous la pression de son ascension hollywoodienne, il se soit enfermé dans ce que le magazine gay « Out » appelle un placard de verre : une homosexualité connue de tous mais dont personne ne parle, comme Jodie Foster jusqu’en 2013 (il existe aussi le placard en acier : le gay marié à une femme et le placard-cercueil : le gay marié qui n’assume pas du tout et attaque en diffamation).

Ian Mc Kellen, alias Gandalf, a fait son coming-out il y a une trentaine d’années et depuis milite activement pour la cause gay, comparant par exemple les X-Men (dans lesquels il joue Magnéto) aux homosexuels, marginalisés, rejetés par la société car différents.

En 2012 il a cru bon de de préciser, dans une interview, que ses copains du Hobbit, Luke Evans et Lee Pace (roi des elfes), étaient gays. Peu délicat pour le respect de la vie privée.

On en est toujours là, au XXIème siècle (!), Hollywood et homosexualité ne font pas bon ménage. Archaïque, sans doute, mais, avec son physique miam, la majeure partie de son public est féminin, d’autant que ses rôles sont pour l’instant essentiellement des compositions romantiques de mec viril.

Pas ~~de fantasme~~ d’identification possible pour une fille si l’acteur, objet de son désir, est homosexuel, donc moins d’entrées ciné… CQFD. Argent vous avez dit argent ?
Soit dit « humoristiquement » en passant, encore une grande perte pour la gente féminine, intellectuellement je ne m’en remets pas ^^.

Quoi qu’il en soit, son rôle de Bard l’archer, dans l’épisode 2 et 3 du Hobbit, qui sort aujourd’hui, va, sans nul doute, achever de propulser sa carrière. Presque aussi charismatique que le personnage d’Aragorn (presque hein !), ce carton annoncé va rendre l’acteur « bankable ».

Espérons tout de même qu’il sortira des sentiers battus blockbusteriens d’Hollywood, dans des films moins costumés, pour des rôles plus personnels, plus intenses, à la mesure de son immense talent d’acteur. En délaissant ses « étriquantes » fripes de beau gosse, il pourra peut-être briser son (supposé) placard de verre et passer d’acteur à ce qu’on appelle un grand acteur. Il en a largement le potentiel !

Bon ben, c’est pas tout ça, mais je m’en vais téléphoner à mon ophtalmo. Pour reprendre une expression de ma copine Caroline, spécialiste en la matière, je me suis fracturée la rétine à illustrer ce billet !

Rendez-vous en fin de semaine pour ma chronique ciné sur Le Hobbit, la bataille des cinq armées.