La grâce des brigands – Véronique Ovaldé
La grâce des brigands, voilà un titre qui interpelle, non? Jusqu’ici je ne connaissais Véronique Ovaldé que de nom, je n’avais lu aucun de ses livres. En extra-terrestre, selon les dires de mon amie, je suis passée à côté de son immense succès ‘’Ce que je sais de Véra Candida’’ plusieurs fois récompensé ainsi que de tous ses autres romans. J’ai voulu en savoir un peu plus sur cette auteure et j’ai découvert au fil de ses interviews une femme éprise de littérature qui tout naturellement s’est dirigée vers l’édition pour en parallèle s’adonner à sa passion, l’écriture. Vive et déterminée Véronique Olvadé ne s’en laisse pas compter, elle semble assez »cash » dans ses propos. Son profil m’a séduite et c’est donc tout naturellement que je me suis plongé dans la lecture de ce roman « La grâce des brigands ».
Quatrième de couverture :
Maria Cristina Väätonen a seize ans lorsqu’elle quitte la ville de son enfance, une bourgade située dans le grand Nord, entourée de marais et plongée dans la brume la plupart de l’année. Elle laisse derrière elle un père taciturne, une mère bigote et une soeur jalouse, pour s’installer à Santa Monica (Los Angeles). C’est le début des années 70 et des rêves libertaires.
Elle n’a pas encore écrit le roman dans lequel elle réglera ses comptes avec sa famille, et qui la propulsera sur la scène littéraire et elle n’est pas encore l’amante de Rafael Claramunt. Séducteur invétéré, cet excentrique a connu son heure de gloire et se consacre désormais à entretenir sa légende d’écrivain nobélisable. Est-il un pygmalion ou un imposteur qui cherche à s’approprier le talent de Maria Cristina ?
Les premières pages du roman plantent le décor à Santa Monica. Le narrateur nous conte une histoire, celle de Maria Cristina, écrivaine célèbre, qui se révèle être une jeune femme désabusée, que seule la solitude semble combler avec un goût certain pour le Gin. Nous sommes en 1989 le 12 juin exactement et c’est à 12h40 précise qu’elle reçoit un appel téléphonique qui va faire basculer tous les possibles de la vie et réveiller un passé douloureux. Le narrateur précise, je cite: » je ne vais pas raconter son histoire comme une biographie mais avec l’approximation, avec tout ce que je sais d’elle et tout ce que l’on m’a raconté’‘.
Une vie bien mal commencée que la sienne, dans une bourgade sinistre du grand nord, au sein d’une famille bancale, martyrisée par une mère hystéro- intégriste et un père effacé. Face à la démence maternelle Maria Cristina choisit de se taire et de se cacher afin d’éviter ses foudres. Son seul réconfort, elle le puise dans les études et les livres qu’elle lit en cachette. La lecture est son moyen de survie jusqu’à pouvoir un jour s’enfuir loin de ce cauchemar. Cette volonté farouche et sa détermination la mèneront quelques années plus tard jusqu’à Santa Monica pour la réalisation de son rêve, écrire.
Par opposition à son village natal Véronique Olvadé choisit pour cadre de son émancipation Los Angeles, n’est-ce pas la représentation de la transgression ? Surtout dans les années soixante-dix où la liberté des mœurs était à son apogée.
Le fil conducteur de ce roman est l’enfance, quelque chose dont on ne se remet jamais, où bons et mauvais souvenirs se font indélébiles et forgent ce que nous sommes. Pour certains les stigmates de la prime jeunesse sont profonds et empoisonnent leur vie.
« Il y a toujours ce moment parfait où vous détachez les cordes qui étaient nouées à vos poignets, les cordes y laissent leurs marques et leur brûlure et elles y laisseront longtemps leurs marques et leur brûlure, mais quel plaisir de pouvoir regarder ses poignets et de n’y voir que la trace du cordage et plus le cordage lui-même »
J’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre. Parfois l’écriture est poussive on a du mal à finir les longues phrases, mais s’ensuivent des oasis de fraîcheur qui nous font oublier l’irrégularité de la plume. Dans ce roman rien n’est linéaire, à l’image de la vie qui n’est jamais comme on l’imagine et que le hasard bouscule à sa guise.
coucou Gaïa, ça me donne envie de le lire! Bisous belle semaine
J’avais adoré Ce que je sais de Vera Candida !
Je ne connais pas du tout cette auteure et ton avis me pousse à la découvrir. Je suis d’accord avec elle les brûlures du passé laissent des marques indélébiles ! Bon dimanche Bises