La fertilité, c’est un sujet qui concerne tous les futurs parents, et ils sont nombreux. Pourtant nombreux sont aussi ceux qui n’arrivent pas à concevoir un enfant ; les faits sont là : 1 an après l’arrêt de la contraception, 25% des femmes ne sont pas tombées enceinte ; après 2 ans elles sont encore 10% et 2,5% des naissances font l’objet d’une d’aide médicale.
Aujourd’hui un couple sur sept consulte pour infertilité et une fois sur dix celle-ci reste inexpliquée. La femme est en cause dans 30% des cas, l’homme dans 20% et les deux dans 40% des situations.
Ovaires polykystiques(1), sperme de mauvaise qualité(2), cryptorchidie(3) : à quoi cela est-il dû ? Notre fertilité est-elle en danger ?
La pilule a longtemps été montrée du doigt dans cette affaire et certains discours de professionnels contribuent à cette légende. Pourtant d’après une étude datant de 2002, la pilule n’empêche pas de tomber enceinte, bien au contraire elle boosterait même le processus !
La seconde hypothèse est l’âge. C’est en moyenne à 30 ans que les femmes conçoivent leur premier enfant. On recense également deux fois plus de femmes qui accouche après 40 ans. L’allongement des études, le recul de l’entrée dans la vie active, l’instabilité financière et sentimentale : tout ces arguments retardent la maternité et bien que la médecine ait fait de nombreux progrès, il reste encore une injustice : la fertilité diminue avec l’âge.
Le troisième élément pouvant influer sur la maternité est le surpoids. Le risque d’ovaires polykystiques augmente, la muqueuse utérine se détériore et le risque de fausses couches est multiplié par 4.
Parlons également du tabagisme (et de l’alcool). Une fumeuse met deux fois plus de temps à tomber enceinte et les hommes dont les mères ont fumé pendant la grossesse produisent entre 20 et 48% de spermatozoïdes en moins.
Pourtant l’hypothèse qui revient de plus en plus ces dernières années est la pollution chimique. C’est en tout cas ce qui ressort du dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire de l’Institut national de veille sanitaire de février dernier.
Exemple : connaissez-vous le symptôme de la prémature thélarche ? Il s’agit du développement prématuré des seins chez les fillettes de moins de 8 ans. Certains pédiatres détectent même des glandes mammaires gonflées sur les nourrissons de 6 mois, une véritable hallu ! Le docteur Gilbert Simonin du CHU la Timone à Marseille s’inquiète : “de plus en plus de fillettes sont adressées pour ce symptôme” dit-il.
Sachant qu’il faut des oestrogènes pour que les seins poussent, et que les enfants de cet âge n’en fabriquent pas, alors ce sont forcément des substances chimiques liées à leur environnement qui agissent à la place des hormones naturelles.
Le pesticide DDT, produit phare de l’ère post seconde guerre mondiale, est aujourd’hui interdit après avoir été reconnu toxique. Pourtant d’autres restent à l’état de “préoccupants pour la fertilité de l’espère humaine” en raison “d’effets toxiques possibles” mais non démontrés et sont toujours fabriqués et commercialisés ; c’est le cas notamment du parabène que l’on retrouve dans les cosmétiques, des phtalates (plastifiants) et du bisphénol A, présent dans les biberons (jusqu’en 2010), sur les tickets de caisse, boîtes de conserve, canettes, bouteilles de Coca, etc. Le gros problème avec ce dernier produit c’est qu’il est présent vraiment partout et peut se transférer de l’emballage vers l’aliment.
A titre d’exemple, l’eau en bouteille en plastique est fortement déconseillée car elle présente une activité oestrogénique 3 fois supérieure à la normale.
Dimanche soir je ferai un topo sur le lobby des produits pesticides et les conséquences de leur utilisation sur notre santé.
Si les femmes des années 70′ revendiquaient faire “un bébé si je veux“, aujourd’hui la tendance est plutôt à “un bébé si je peux“.
Outre les souffrances personnelles que cela implique pour les couples désireux de fonder une famille, imaginez combien le recours aux procréations médicalement assistées va coûter à la Sécurité sociale ?!
L’expression “l’homme est un loup pour l’homme” prend tout son sens et si nous n’arrêtons pas les dégâts rapidement, nous courrons à notre propre perte.
(1) Ovaires polykystiques : kyste aux ovaires ; trouble fréquent chez la femme entraînant une faible ou une absence d’ovulation. 5 à 10% des jeunes femmes sont concernées, 60% des femmes obèses.
(2) Sperme de mauvaise qualité : En 50 ans, la qualité du sperme a diminué de moitié. Un couple sur cinq pourrait connaître de graves difficultés à concevoir un enfant si le sperme des hommes poursuit son déclin.
(3) Cryptorchidie : Malformation congénitale se caractérisant par l’absence d’un ou des deux testicule(s).
Alexandra…
Ping : Le monde selon Monsanto : pesticides, dioxines et OGM « Belle … & Cultivée!
bravo pour cet article extrêmement clair, bien argumenté et bien construit
en plus c’est un sujet qui me tient doublement à coeur, tant pour le côté environnement/responsabilité humaine que celui de devenir parent
Grosse problématique : les perturbateurs endocriniens
Les perturbateurs endocriniens (PE), des produits chimiques qui interfèrent avec le système hormonal, sont de plus en plus associés à tout un ensemble d’impacts sanitaires dont certains cancers, le diabète, les troubles comportementaux ou du déficit de l’attention, ainsi que les atteintes à la fertilité.
http://cdurable.info/Perturbateurs-endocriniens-les-ONG-identifient-22-perturbateurs-hormonaux-a-reglementer-d-urgence,3435.html
Merci pour ces précisions !
Très bel article. C’est très douloureux pour les jeunes femmes concernées.
Merci, oui c’est un problème qui touche de plus en plus de personnes malheureusement.
Ce problème devient vraiment préoccupant. je ne serai jamais mamie à cause des radiations dues au milieu professionnel…Bon WE Bises
C’est pas vrai ? Quelle angoisse !
L’acadamie de médecine refuse d’interdire BPA et phtalates, faute de produit de substitution … Sans commentaire !
Scandaleux, vive les lobbies !