Qui est le plus malin ?

Qui est le plus malin ?

Dans ce billet d’humeur je ne vais pas vous faire le coup du « je connais tout de la vie » car en plus d’être prétentieux ça serait bien évidemment faux, cependant j’observe un peu les gens et je me pose des questions. Je crois qu’on pourrait définir 3 grandes catégories de personnes : ceux qui se plaignent tout le temps, ceux qui ne se plaignent jamais et ceux qui finissent par se plaindre pour se faire entendre.

Celui qui se plaint tout le temps

Individu facilement reconnaissable qui se livre au premier venu sur ses soucis personnels avec une aisance déconcertante. Il peut tout à fait s’arrêter de travailler une semaine parce qu’il s’est foulé le petit doigt de la main gauche alors qu’il est droitier. Il a toooous les problèmes du monde ainsi que tooooutes les maladies qui existent sur Terre et au-delà. Il adore passer pour un peuchère* comme on dit chez nous. Il sollicite l’attention des autres et ça fonctionne.

Celui qui ne se plaint jamais

Complètement à l’opposé, celui qui ne se plaint jamais est discret. Tellement discret que les gens pensent qu’il n’a jamais de soucis personnels ou de santé. S’il n’en parle pas, c’est qu’il n’en a pas. Bien évidemment ce n’est pas aussi simple ; en réalité celui qui ne se plaint jamais est juste un être fort (ou fier !). Il peut tout à fait se tordre de douleur le dimanche, jour de repos, et partir quand même travailler le lundi matin parce que ça va un peu mieux. Par conscience professionnelle (oui oui, ça existe encore !). Pour ne pas laisser tomber les collègues. Seulement comme il n’a pas d’arrêt maladie d’une semaine validé par le médecin, son entourage pense que ce n’est rien, qu’il n’avait pas si mal que ça. Comme si tous les arrêts médicaux étaient justifiés par de vrais maux… il n’y a jamais de fraudes dans les entreprises, évidemment !

Celui qui finit par se plaindre pour se faire entendre

Celui-là est un hybride. Sorte de croisement entre le premier individu et le second. Fatigué de ne jamais être pris au sérieux, il finit lui aussi par se plaindre tout le temps. Malheureusement il n’obtient pas pour autant le statut du premier car son entourage s’étonne, voire s’agace de ce changement : « Oh la la, qu’est-ce qui lui arrive à lui ? On ne l’entendait pas se plaindre et voilà qu’il geint sans arrêt, c’est pénible ! »

–> Du point de vue d’une observatrice lambda…

Je vais vous confier un grave traumatisme personnel. Exagérer, moi ? Jamais (ou alors juste un peu).
Je n’ai jamais eu un très bon souffle, mais ça on s’en fout. Lorsqu’on faisait endurance à l’école je jalousais ces filles qui parvenaient à se faire dispenser pour « règles douloureuses » alors que moi on m’obligeait à finir la course. Visiblement cela ne choquait personne qu’elles aient leurs règles toutes les semaines… Essoufflée, la gorge en feu, le point de côté, je rêvais de m’évanouir pour montrer au prof que vraiment je n’en pouvais plus, que ce n’était pas du cinéma. Manque de bol, ce n’est jamais arrivé. Non seulement je parvenais à terminer la course, mais en plus j’arrivais dernière ce qui me plaçait dans la catégorie « loser » (vous savez, celui qu’on recrute toujours en dernier dans son équipe parce qu’on a peur qu’il nous fasse perdre le match). Bref, pour me consoler je me disais qu’au moins le prof se rendait compte des efforts que j’avais fournis. Chimères, douces illusions ! Sur le bulletin était écrit:  « Il faudrait apprendre à vous dépasser ! » tandis que les autres dindes étaient excusées… Oui là vous sentez encore la rancœur à travers mon exemple, ça fait parti des choses pour lesquelles je n’ai pas encore fait le deuil mais promis j’y travaille.  ;-)

Moralité : on nous fait croire que dans la vie il faut être méritant seulement en pratique ça ne fonctionne pas ainsi. On aide celui qui prétend avoir une petite santé mais pas celui qui se tue la santé. Les hybrides, dont je suis, ont bien compris que le premier individu était de loin le plus malin puisque tout le monde s’occupe de lui. Manque de bol pour l’hybride, il n’a pas ce coup de génie qui permet au peuchère de capter l’attention des autres et passe juste pour une personne pénible.

Devons-nous pour autant tous devenir des pleurnichards ? J’espère que non, quelle angoisse… ! Je rêve d’un monde où l’effort sera reconnu, pas vous ? 

peuchère* : expression provençale signifiant « le pauvre ! » 

Curieuse et râleuse et experte en "peopologie" Alex a toujours un truc à dire. Aime le rock (NIИ ♥) et les félins. En recherche d'emploi !

1 COMMENTAIRE

  1. Que ce billet est bien vu :) J’ai l’exemple à la maison , l’Hom a toujours cultivé l’art de se plaindre et tout le monde est aux petits soins pour lui. Je serre les dents et n’avoue souffrir que quand la douleur est insupportable..;et personne n’y prête vraiment attention. Trop tard pour changer, :( Courage car j’atteste que l’étiquette nous colle à la peau ! Bisous