La confusion des sentiments – Stefan Zweig
Lire du Stefan Zweig revient à dire élever son esprit et enlever ses œillères, tous nos préjugés sont remis en question. Ce génie de l’écriture a toujours prôné l’ouverture d’esprit, son audace l’autorisait à traiter de sujets graves et brûlants sans toutefois heurter la morale. Pour bien cerner les personnages il faut se replacer dans le contexte de l’histoire, sachant que cette nouvelle a été publiée en 1927. Avec La confusion des sentiments, Mr Zweig nous fait don d’une de ses plus belles œuvres littéraires.
Le pitch :
Pour son soixantième anniversaire, un professeur d’université reçoit de ses élèves, soucieux de lui rendre hommage, une biographie relatant tous ses exploits bibliographiques. Mais est-ce là toute sa vie, n’y a t-il rien de plus ?
‘’Ce livre ignore tout du secret de mon avènement à la vie intellectuelle : C’est pourquoi il m’a fallu sourire. Tout y est vrai, seul manque l’essentiel. Il me décrit, mais sans parvenir jusqu’à mon être‘’
Il se souvient alors du jeune garçon qu’il était, fougueux, fuyant le modèle paternel et la claustration, pour ne s’adonner qu’aux plaisirs de la chair. Surtout ne pas ressembler à son père.
Sans y être préparé, sa rencontre avec un professeur de littérature va bouleverser sa vie, de futile elle va virer au quasi monacal.
Cet homme de lettres passionné, orateur hors pair, va embraser son esprit, lui apprendre l’amour des mots, l’amour de la poésie. Ce pygmalion charismatique va éveiller en lui un sentiment confus, déstabilisant et destructeur. Abus de faiblesse, abus d’autorité, soufflant tour à tour le chaud et le froid, le Maître se dérobe perpétuellement. Que cache t-il derrière ces volte faces et ces soudaines disparitions non justifiées.
‘’Comme la parole de l’évangéliste, la sienne était pour moi, à la fois loi et faveur ; sans cesse aux aguets, mon attention toujours tendue, saisissait avidement chacune de ses remarques, jusqu’aux plus anodines. Je faisais mon bien, comme un avare, de chacune de ses paroles et de chacun de ses gestes, et dans ma chambre je palpais avec tous mes sens et je gardais passionnément ce butin.’’
Tout à leur passion pour la littérature, Maître et élève érigent autour d’eux une muraille les excluant du monde, seule une femme rode et veille telle une louve, l’épouse du Maître. Se forme alors un triangle bien étrange …
Si je ne devais garder qu’un livre dans ma bibliothèque ce serait celui-là, et à celles et ceux qui ne l’ont pas encore lu, je ne dirais qu’une chose : Lisez-le, ne vous privez pas de ce plaisir, vous pourrez y découvrir l’une des plus belles déclarations d’amour jamais écrites.
J’ai aussi un très bon souvenir de ce livre, le premier que je lisais de Zweig ;o)
Au risque de lasser tout le monde je suis intarissable lorsqu’il s’agit de Zweig
J’aime beaucoup les histoires où un pygmalion entre en scène ! Ce livre est un chef d’oeuvre du genre ! Bises
J’avais beaucoup aimé aussi
Très intéressant !