La vie d’une autre – Et si la vie nous donnait une...

La vie d’une autre – Et si la vie nous donnait une deuxième chance ?

la vie d'une autre

C’est après avoir vu le film ‘’ La vie d’une autre’’ que m’est venue l’idée de faire ce billet. Réalisé par Sylvie Testud en 2011,  ce long métrage est une très belle adaptation du roman éponyme de Frédérique Deghelt. Malgré une distribution de choix avec entre autres Juliette Binoche et Mathieu Kassovitz, le film n’a malheureusement pas eu un grand succès à sa sortie en salles.

Le Pitch : Marie, 40 ans, se réveille en pensant qu’elle en a 25. Elle a oublié 15 ans de sa vie. Elle se réveille au début d’une histoire d’amour qui en fait se termine. Elle se réveille et elle a quatre jours pour reconquérir l’homme de sa vie.

 

Plus que le film, c’est le sujet qui m’a interpellée, d’où ce billet. Pour la petite histoire mon chéri n’a pas été convaincu par le scénario, son esprit cartésien ne s’accommodant d’aucune bizarrerie, il l’a jugé invraisemblable, mais moi j’ai adoré. Je suis consciente que pour beaucoup ce que je vais dire pourra sembler loufoque mais à chacun son bout de vérité …

Et si la vie nous donnait une autre chance ? Imaginons un coup de sonnette pour nous prévenir que le chemin que nous empruntons devient glissant voire même dangereux pour nous, encore faudrait-il être à l’écoute de son corps pour entendre cet appel. Si l’on en croit Michel Odoul dans son livre ‘’Dis-moi où tu as mal et je te dirai pourquoi’’, livre que j’ai dévoré, notre corps nous parle, s’appuyant sur le lien intime qui existe entre notre système immunitaire et le psychisme, il nous aide à mettre des mots sur nos maux. Irruptions cutanées, extinctions de voix, entorses et bien d’autres bobos récurrents sont souvent des alarmes dont il faut se soucier, et je parle en connaissance de causes.

Tenez, je me souviens d’une période où ma vie n’était que stress et surbooking, rien ne pouvait me ralentir pas même un pied droit cassé ni le gauche peu après et encore moins une luxation de la rotule pour couronner le tout. Sourde à ces S.O.S je ne me suis pas arrêtée de travailler, je clopinais avec des béquilles ou atèles en pestant sur la malchance qui me poursuivait. Le médecin qui s’est occupé de mon genou m’a un jour demandé si j’étais consciente des messages que mon corps m’envoyait. Selon lui les membres inférieurs touchés visaient à me bloquer pour mieux m’immobiliser, c’était l’unique moyen d’arrêter mon rythme infernal avant l’effondrement. Sur le moment je n’ai pas pris ses propos au sérieux, sitôt écoutés sitôt oubliés, ce n’est que quelques années plus tard que ses paroles ont pris du sens.

Obnubilés par un quota d’activités pseudo-vitales, nous sommes conditionnés, formatés pour le ‘’toujours plus’’ on fonce tête baissée, jusqu’à oublier de bien respirer… c’est fou non ? Point sur le côté, cage thoracique douloureuse, crampes à l’estomac, ça vous parle ?

Dans ‘’La vie d’une autre’’ l’amnésie de Juliette Binoche jugée au départ comme un handicap va se révéler être sa deuxième chance, celle qui peut la sauver, sauver son couple. Ces quinze années oubliées, racontées par des tiers, la mettent face à une vérité insupportable et cette vue de l’extérieur lui renvoie l’image d’une inconnue froide et insensible ; Elle ne se reconnait plus.

Et si, comme dans cette fiction, la vie nous tendait une perche en nous faisant mal de temps en temps, une piqûre de rappel qui nous obligerait à nous poser pour faire face à ce que nous sommes devenus. Alors peut-être que l’on se poserait les bonnes questions :

Est-ce que cette vie nous convient ? Correspond-elle à celle dont nous avions rêvé ?

Après quoi le chemin choisi ne serait probablement plus le même. Toutes ces choses négligées, laissées sur les côtés prendraient assurément plus d’importance à nos yeux. Quand je dis la vie, je pense surtout au subconscient, ce côté immergé de notre iceberg détenteur de milliers d’informations qu’il nous distille avec parcimonie en fonction de ce qu’il juge bon ou pas pour nous, ce serait bien de lui faire confiance de temps en temps, de baisser la garde du conscient, et de se fier à ses intuitions.

Être et paraître un  »super quelque chose » est un travail à temps plein et c’est usant sur la longueur alors n’en déplaise aux autres et plus que tout à nous-même lâchons du leste et écoutons nous.

Notre grignoteuse de livres au grand coeur !

4 COMMENTAIRES

  1. le scénario ne peut laisser indifférent, notre cerveau est si complexe qu’effectivement ça pourrait arriver

    • J’en suis convaincue Bernie !Je suis peut-être mystique mais j’aime à croire que nous sommes plus que cette projection humaine que nous représentons.