Accepter de vieillir, tant qu’on reste jeune

Elémentaire me direz-vous ; ça vaut mon beau-frère qui est « ouvert à tout ce qu’il aime. » 😉
Lundi, en sortant de Monop, j’ai croisé deux jeunes filles vêtues d’un pantalon moulant taille basse avec un tee-shirt court, qu’on a rebaptisé aujourd’hui crop top. J’ai souri. J’ai souri parce que je me suis revue ma cousine et moi il y a quelques années avec nos « Pussy » et autres fringues pas franchement glamour mais qu’on adorait porter. La première pensée que j’ai eue en voyant ces deux ado était : « c’est étrange que ça redevienne déjà à la mode ce look, ça ne fait pourtant pas longtemps. » Mais en fait… si. C’était en 1995, et 1995 ben ça fait 20 ans Alex. Et bam dans la tête !

20 ans… je vieillis et ne m’en suis même pas rendu compte. Je vous jure, j’ai l’impression d’avoir toujours 20 ans dans ma tête. Dans la tête de mes parents aussi d’ailleurs, et même encore moins dans leur cas : « prends encore une part, tu n’as pas assez mangé ; tu es sûre que tu n’as pas froid ? » A bientôt 32 ans oué, j’suis sûre. Papa, maman, je vous aime. ♥ Vous pouvez continuer ça ne me dérange pas ; c’est bon aussi d’être chouchoutée.

Pourtant il y avait des indices qui auraient dû me mettre la puce à l’oreille. D’abord je commence à avoir des cheveux blancs, mais ça ce n’est pas ma faute, c’est une malédiction familiale. On nous a jeté un sort, c’est évident ! Ensuite je commence à marquer. Quand on s’est rencontré avec Amoureux il était jaloux que je ne cerne pas après une nuit blanche (on sortait beaucoup à l’époque). Et bien c’est fini ce temps là ! Enfin, je commence à apprécier le confort. Pire, je le recherche. Mon royaume pour un ascenceur ! Le début de la fin j’vous dis…

Heureusement tout n’est pas perdu. Pourquoi ? Parce que l’ancienne étudiante de sociologie que je suis a inventé une théorie rassurante. Oui messieurs-dames. Bon elle n’a pas encore été validée par le CNRS mais ça ne saurait tarder. Je l’ai baptisée le glissement des générations. En quoi cela consiste :

Le constat est le suivant : l’ascension sociale a drôlement chuté ces dernières années, et le mode de vie des gens en a été bouleversé. Ce qui était commun à 30 ans dans les années ’80 ne l’est plus. Je n’ai pas la même vie que mes parents à mon âge, et ne suis pas la seule d’ailleurs.
Voyez plutôt : de nos jours les retraités sont bien plus vigoureux qu’avant ; ils voyagent, font plein d’activités. S’ennuyer, c’est quoi ce mot ? Tous les retraités de mon entourage sont débordés, il faut presque prendre rdv pour les voir. Ce sont les anciens quinqua. Je pense que les quadra d’aujourd’hui ont le style de vie des trentenaires d’avant ; beaucoup d’entre eux commencent à peine à se stabiliser, et avoir son premier enfant à 40 ans est devenu chose commune. Du côté des trentenaires la régression est encore plus flagrante : ils sortent à peine de leurs études, ont enchaîné 10 stages, 3 CDD et certains vivent même encore chez leurs parents. Au mieux ils ont déjà un enfant. Par contre s’ils ont en plus ils ont le CDI, le chien et la maison, aucun doute, ce sont des extra-terrestres. Fuyez !! (humour, je précise au cas où). Plus sérieusement, le décalage avec les générations précédentes est juste hallucinant.

Grâce à cette théorie j’ai rajeuni de 10 ans. Vous aussi d’ailleurs ! Merci qui ? Et là vous vous dites « OMG, pauvre fille, comment elle se berce d’illusions ?! » J’y peux rien, c’est mon côté Peter Pan. La tête dans les nuages mais les pieds sur Terre, toujours. La vérité c’est que l’âge c’est dans la tête, mais j’avais tellement entendu de gens me dire : « tu verras à 30 ans, c’est plus pareil. Tu grossis, tu dors mal, tu n’as plus envie de rien. » A les écouter à 30 ans on a déjà un pied dans la tombe ; et les progrès de la médecine alors ?

Vous ne m’enlèverez pas de l’idée que peu importe les épreuves de la vie, on a la petite flamme ou on ne l’a pas. J’accepte de totalement de vieillir, tant que je reste jeune. 😉 Allez, bonne journée à tous !!

PS : Une chose très importante –> au moment où j’ai rédigé ce billet je n’avais pas encore lu les articles d’Olivia, alias la fille de l’encre ni de Claire, aka 30 ans (ou presque). On a juste un problème commun avec le temps qui passe… Cela dit leurs billets sont très sympas, je vous conseille d’y jeter un oeil.